Louvetiers : des missions d’Etat

Avec un rôle primordial auprès de l’administration en matière de gestion et de régulation de la faune sauvage, les 31 lieutenants de louveterie de Dordogne viennent de recevoir leur mandat pour 2020-2024.

Ecocontribution : des projets pour la biodiversité

Dans le cadre de la réforme de la chasse, la FDC 24 a déposé trois dossiers présentant des actions en faveur de la biodiversité. Education, études, suivi…

La lutte contre l’érosion de la biodiversité est l’une des mesures phares de la réforme de la chasse, inscrite dans la continuité du Plan biodiversité, présenté par le gouvernement à l’été 2018. Après plusieurs mois de concertation avec l’ensemble des parties prenantes (représentants des chasseurs, associations environnementales, acteurs ruraux, élus, parlementaires et syndicats), un certain nombre de chapitres de la réforme ont été mis en œuvre dès la saison de chasse 2019-2020, dont celui ayant trait à l’instauration d’une écocontribution en faveur de la biodiversité.

Influenza : l’avifaune sous observation

La FDC 24 prend part à une étude triennale, a priori unique en France, sur la fréquentation des oiseaux sauvages au sein des espaces dédiés à l’élevage des palmipèdes.

Présence et comportement de l’avifaune dans les élevages des palmipèdes sur les parcours agroforestiers ouverts, semi ouverts, fermés et dans les bâtiments » : c’est le nom de l’étude qui a débuté au 1er janvier 2018 dans et autour du site expérimental de Glane (élevage ovins et palmipèdes), sur les hauteurs de Coulaures. Programmée sur une durée de 3 ans, celle-ci vise à apporter des réponses aux problématiques contextuelles générées par les derniers épisodes de grippe aviaire. Après une année d’observations et d’analyses, elle va aussi à l’encontre de quelques idées reçues, dont celle qui affirme que les oiseaux sauvages – en particulier les migrateurs comme les palombes, les grues, les canards, etc. – seraient attirés dans les secteurs où sont élevés leurs congénères domestiques.

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Une mission d’éducation à la nature

Sur son territoire, la Fédération départementale des chasseurs de la Dordogne développe différentes actions en faveur du jeune public. À la découverte de la faune sauvage et de ses habitats.

Une journée d’octobre, sous le soleil au Pays de l’Homme… Après avoir passé la matinée avec les guides-conférencières du Musée national de Préhistoire des Eyzies et avoir vu – entre autres – l’exposition « Animaux rares, gibiers inattendus : reflets de la biodiversité » qui y est en place depuis le début de l’été, les enfants arrivent sur le sentier d’interprétation de la vallée des Beunes. Ils sont une trentaine, écoliers de CE1 et de CE2, et bénéficient du partenariat cultivé cette année entre la Fédération départementale des Chasseurs de la Dordogne et le Musée, autour d’animations adaptées à l’âge des participants.

A quelques pas du ruisseau qui irrigue cette zone humide préservée et revalorisée, accompagnés par leurs enseignants, ils rejoignent Marie, éducatrice nature à la FDC 24, qui va leur donner les règles et les outils d’un jeu d’exploration aussi ludique que pédagogique. Par équipes, ils vont partir à la découverte des richesses de ce site remarquable en résolvant des énigmes et en apprivoisant ainsi la faune et la flore de la vallée.

Pas seulement pour les enfants
« Les retours sont très positifs, apprécie Marie. Tant ceux émanant des élèves que ceux venant des enseignants, qui plébiscitent à l’unanimité le fait d’être acteurs de ces découvertes. » Des écoliers, mais aussi des lycéens et des étudiants. Les Beunes ont ainsi accueilli les 1re année de Bac Pro GMNF du lycée du Cluzeau (Sigoulès) (les Secondes ont également passé une soirée à l’observatoire de Sireuil pour écouter et voir les cerfs pendant le brame) et les 2e année de BTS GPN de Coulounieix-Chamiers. La FDC 24 intervient également partout en Dordogne, dans les établissements pour des cycles d’animation ou encore auprès d’un public plus large, comme cet automne, en partenariat avec le Parc naturel régional Périgord-Limousin pour une soirée brame à Milhac-de-Nontron.

Toutes ces actions s’inscrivent au sein de la politique de la FDC 24 : elles figurent dans le schéma départemental de gestion cynégétique. La Fédération de la Dordogne fait d’ailleurs partie du pôle d’éducation à la nature animé par la Fédération régionale des chasseurs, dont le but est de développer ces actions notamment en faveur du jeune public. La FDC 24 privilégie en parallèle les échanges durant les grandes manifestations du département, par une présence effective ces derniers mois à l’exposition canine de Sorgnes, « Vive la rentrée » à la Filature de Périgueux, la Foire du Gabarier à Castelnaud, Péri’meuh à Périgueux…

Titia CARRIZEY JASICK

Palombières : la sécurité est gage de plaisir

Dans la forêt de la Bessède, la palombière des Gouyats associe pédagogie, convivialité et attente de la migration avec les contingences sécuritaires de rigueur.

A Belvès dans le Périgord noir, les paloumayres de l’association des Gouyats ne transigent pas avec les obligations. Il faut dire que durant 20 ans et jusqu’au 26 mai dernier, ils veillaient à la destinée d’une « palombière pédagogique » qui, dans le massif forestier de la Bessède, s’était fixé des objectifs destinés à préparer l’avenir. « L’association avait pour mission d’informer le public sur les traditions de la chasse à la palombe et de transmettre la passion des anciens aux plus jeunes », explique Jean-Claude Servolle, pilier des Gouyats. Plusieurs décès au sein des bénévoles nous ont obligés à mettre un terme à nos actions ». Des actions qui se poursuivent malgré tout cet automne… Ce sera pour l’instant les dernières en exergue des activités cynégétiques habituelles. Historiquement, les nouveaux permis se voyaient offrir 2 à 4 jours de chasse durant la période de migration. À partir du 1er octobre, la palombière sera le camp de base des habitués des lieux mais aussi des amis venus d’Ardèche ou du Cantal, d’une délégation de jeunes des Ardennes et d’un groupe de chasseresses du Pas-de-Calais.

Des préparatifs sécurisés
Le passé pédagogique du site belvésois confère aux lieux un caractère exemplaire en termes de sécurité. Ici, l’échelle a disparu pour laisser la place à un escalier à palier – obligatoire pour recevoir du public – et dans la palombière elle-même, le règlement est intransigeant. Tout est propre et rangé sur chaque poste de tir, sans cartouches au sol sur lesquelles on pourrait glisser, et les consignes quant au maniement des armes sont drastiques. Les préparatifs de la saison sont également très encadrés… « Une vie, ça n’a pas de prix, déclare avec conviction Jean-Claude Servolle. Il faut prendre la mesure du risque, à commencer par avoir une bonne assurance. Techniquement, il ne faut pas que les chasseurs les plus craintifs hésitent à s’harnacher et à s’accrocher à une ligne de vie continue pour grimper à l’échelle. Il est préférable également – du moins pour ceux dont ce n’est pas le métier – de confier les élagages a des entreprises spécialisées. La très grosse majorité des accidents arrive pendant les préparatifs de l’ouverture et la pose des appeaux. Ici, on a fait un pot commun pour confier ces tâches à des pro. On gagne du temps et on prend moins de risque. » De quoi attendre sereinement la migration sur un secteur où « le couloir s’est refait l’an passé avec 420 vols recensés, alors qu’ils étaient tombés autour de 220 au cours des 6 années précédentes », apprécient les paloumayres belvésois.

Titia Carrizey Jasick

Des effectifs à maintenir

A quelques pas de la grotte de Lascaux, l’ACCA de la Brande Montignacoise accueille un ou deux nouveaux chasseurs ou chasseresses par an. C’est un minimum pour tenter de renforcer les équipes au gros gibier. (…)

 

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La vallée des Beunes, un milieu exceptionnel

Propriété de la Fondation nationale pour la protection des habitats de la faune sauvage depuis 2004, une partie de la vallée des Beunes, en Périgord noir, est devenue une réserve protégée. Une action exemplaire… (…)

 

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Comptage : les mouflons à l’appel !

Début décembre, la Fédération des Chasseurs de la Dordogne et 150 volontaires ont procédé au premier comptage officiel des mouflons installés dans les gorges de l’Auvézère.

Depuis 1966, année de leur retour sur les terres qu’occupaient leurs lointains ancêtres durant la Préhistoire, les mouflons du Périgord n’avaient jamais fait l’objet de recensement officiel. C’est désormais chose faite – du moins pour l’une des trois implantations sur le département – après une matinée de comptage sur leur aire de prédilection : 15 000 hectares dans les gorges de l’Auvézère, entre Savignac-Lédrier, Saint-Mesmin et Génis.

Samedi 1er décembre… Environ 15 jours après le rut. Le brouillard et la fraîcheur de l’aube n’ont pas découragé les bonnes volontés. 150 personnes se sont réunies au petit matin à la salle des fêtes de Génis pour recevoir les instructions de Stéphane Coureaud, technicien référent de la FDC 24 pour le secteur. Dans les rangs des bénévoles, on recense des chasseurs bien sûr mais les troupes de comptage sont aux deux-tiers composés de non-chasseurs : élus locaux, association de treck-randonnée, habitants des villages alentour avec ados et enfants… La présence du mouflon se définit ici comme une richesse, une fierté.

Un protocole inédit
« Pour un comptage rigoureux et fiable, nous inaugurons un protocole inédit en Dordogne mais très courant en montagne », annonce le technicien. En combinant l’approche et l’affût, les mailles du filet se resserrent dans un paysage accidenté près de la rivière, plus doux en s’éloignant des parois abruptes qui longent celle-ci. Le secteur a été réparti en 6 zones distinctes, certaines portent des noms évocateurs pour ceux qui connaissent le pays, à l’image de « la Maison de l’Entrée » ou encore « le Pervendoux ». Les équipes de postés et celles des rabatteurs y seront efficaces en relevant le défi. Les chasseurs des quatre associations locales ont estimé que 60 à 80 individus mouflons vivaient ici ; il s’agit de vérifier ces affirmations. Après deux heures sur le terrain et le retour de toutes les équipes au point de départ, les fiches et leur synthèse livrent leur verdict : 74 mouflons différents ont été dénombrés.

Des populations à suivre
Les fiches révèlent en identification formelle 27 mâles, 10 femelles et 3 jeunes et les groupes les plus importants ont été localisés à hauteur de Saint-Mesmin (32 individus) sur la rive droite et un peu à l’aval sur la rive gauche (15 et 20 individus). En revanche on ne sait toujours pas si les groupes positionnés de chaque côté de la rivière ont des échanges… Quelques traces pourraient le laisser penser mais cela reste à prouver. Par ailleurs, les passerelles aménagées pour les circuits de randonnée pourraient changer les données. Une certitude demeure toutefois : les mouflons périgourdins ne franchissent pas la frontière du département. «Maintenant, nous allons essayer de mettre sur pied des opérations de comptage sur les deux autres secteurs colonisés par les mouflons, poursuit S. Coureaud. À savoir plus au sud vers Villac-Hautefort (environ 60 individus qui se sont détachés de leurs homologues de l’Auvézère) à la fin de l’automne 2019 et dans la vallée de la Dordogne sur Trémolat, Pezuls et Paunat (environ une vingtaine d’individus) l’année suivante.

En attendant, il semble que les populations d’ongulés de montagne soient bien réacclimatées en Périgord. Sur les secteurs concernés, le plan de chasse attribuait 7 bracelets en 1998 et 21 en 2018 avec un quota d’un adulte pour deux jeunes.

Titia Carrizey Jasick

Migration : le bonheur des paloumayres d’Eyliac

À l’Est de Périgueux, les chasseurs sont unanimes : leur territoire est traversé par l’un des meilleurs couloirs de migration des palombes en Dordogne. Et 2018 restera dans les annales.

Manu, Nicolas, Bertrand, Stéphane, Jérôme, Stéphane et Romain ont travaillé toute l’année pour être prêts… Agés de 25 à 40 ans, qu’ils travaillent dans la fonction publique ou dans le privé, tous ont posé leurs vacances pour vivre un quotidien automnal fait de rituels, de moments partagés… Et bien sûr de vols de palombes !

Durant la période de migration, ils retrouvent depuis 2003 (mais le site est en place depuis 1996) l’échelle qui les conduit à leur paradis perché dans les arbres. « On se retrouve aussi le reste de l’année pour chasser le sanglier mais là, ce n’est pas pareil, expliquent-ils. Nous sommes une bonne équipe de copains et nous apprécions vraiment de pouvoir nous retrouver tous les matins pour monter les appelants et guetter l’horizon. » Les paloumayres d’Eyliac appartiennent à un groupement de propriétaires et de chasseurs dont le territoire s’étend sur plus de 3 000 hectares. Leur palombière – l’une des 1 772 recensées en Dordogne (1) – est installée dans un bois privé qui appartient à un agriculteur, également directeur de chasse. Ici, à l’écart des sentiers battus, ils cultivent leur passion, l’amitié et la convivialité durant un mois plein.

Une excellente Saint-Luc
Un mois sacré, dont ils retirent cette année une grande satisfaction, en louant la position stratégique de leur secteur. « Les passages ont été nombreux et même accentués sur notre axe, poursuivent-ils. Nous sommes bien lotis… On le sait parce qu’on se téléphone tous à travers le département et nous sommes au bon endroit et sur le « bon couloir », entre Excideuil et Vergt, avec des vols qui descendent après sur les Landes en passant à l’Ouest de Bergerac. Nous avons ainsi vécu une excellente Saint-Luc et même une excellente saison ! »

Des palombes tous les jours ? « Nous avons surtout eu 8 jours de migration pendant lesquels nous avons vu beaucoup d’oiseaux, modèrent les chasseurs d’Eyliac. Nous avons vu des vols tous les jours, plus que d’habitude avec 2 ou 3 pics importants, contre parfois un seul sur la saison. D’ailleurs, même si cette dernière s’était arrêtée au 1er novembre elle serait restée excellente ».

Titia Carrizey Jasick

(1) En 2012, la Dordogne a été le premier département d’Aquitaine à procéder à un recensement des palombières installées sur son territoire.

Agrifaune, l’entente cordiale

En Dordogne le programme est né dès 2008 dans le canton de Verteillac. Retours positifs sur le terrain pour les chasseurs comme pour les agriculteurs.

Cherval est un village d’un peu plus de 300 âmes, connu des passionnés d’art roman pour son église à file de coupoles du XIe et XIIe siècle. C’est aussi le berceau périgourdin du programme Agrifaune, développé il y a plus de 10 ans entre les différents acteurs du monde agricole et du monde cynégétique pour concilier agronomie, économie, environnement et faune sauvage.

(…) Lire l’article complet dans Chasseur en Nouvelle Aquitaine n°6