Palombières : la sécurité est gage de plaisir

Dans la forêt de la Bessède, la palombière des Gouyats associe pédagogie, convivialité et attente de la migration avec les contingences sécuritaires de rigueur.

A Belvès dans le Périgord noir, les paloumayres de l’association des Gouyats ne transigent pas avec les obligations. Il faut dire que durant 20 ans et jusqu’au 26 mai dernier, ils veillaient à la destinée d’une « palombière pédagogique » qui, dans le massif forestier de la Bessède, s’était fixé des objectifs destinés à préparer l’avenir. « L’association avait pour mission d’informer le public sur les traditions de la chasse à la palombe et de transmettre la passion des anciens aux plus jeunes », explique Jean-Claude Servolle, pilier des Gouyats. Plusieurs décès au sein des bénévoles nous ont obligés à mettre un terme à nos actions ». Des actions qui se poursuivent malgré tout cet automne… Ce sera pour l’instant les dernières en exergue des activités cynégétiques habituelles. Historiquement, les nouveaux permis se voyaient offrir 2 à 4 jours de chasse durant la période de migration. À partir du 1er octobre, la palombière sera le camp de base des habitués des lieux mais aussi des amis venus d’Ardèche ou du Cantal, d’une délégation de jeunes des Ardennes et d’un groupe de chasseresses du Pas-de-Calais.

Des préparatifs sécurisés
Le passé pédagogique du site belvésois confère aux lieux un caractère exemplaire en termes de sécurité. Ici, l’échelle a disparu pour laisser la place à un escalier à palier – obligatoire pour recevoir du public – et dans la palombière elle-même, le règlement est intransigeant. Tout est propre et rangé sur chaque poste de tir, sans cartouches au sol sur lesquelles on pourrait glisser, et les consignes quant au maniement des armes sont drastiques. Les préparatifs de la saison sont également très encadrés… « Une vie, ça n’a pas de prix, déclare avec conviction Jean-Claude Servolle. Il faut prendre la mesure du risque, à commencer par avoir une bonne assurance. Techniquement, il ne faut pas que les chasseurs les plus craintifs hésitent à s’harnacher et à s’accrocher à une ligne de vie continue pour grimper à l’échelle. Il est préférable également – du moins pour ceux dont ce n’est pas le métier – de confier les élagages a des entreprises spécialisées. La très grosse majorité des accidents arrive pendant les préparatifs de l’ouverture et la pose des appeaux. Ici, on a fait un pot commun pour confier ces tâches à des pro. On gagne du temps et on prend moins de risque. » De quoi attendre sereinement la migration sur un secteur où « le couloir s’est refait l’an passé avec 420 vols recensés, alors qu’ils étaient tombés autour de 220 au cours des 6 années précédentes », apprécient les paloumayres belvésois.

Titia Carrizey Jasick

Partager cet article

Facebook
Twitter
Email