L’ovalie et la chasse font bon ménage

Le rugby et la chasse, cela ressemble à un mariage d’amour. Longtemps sport de villages dans le grand Sud-Ouest, il était alors pratiqué par des agriculteurs souvent chasseurs.

La tradition a quelque peu été mise à mal par l’arrivée de très nombreux joueurs étrangers. Si quelques joueurs professionnels (voir encadré) pratiquent l’art cynégétique, ce sont surtout des amateurs (et la plupart du temps les avants) qui chassent le dimanche… quand il n’y a pas match.

Palombes et bécasses

A Saint-Jean-d’Angély, le deuxième club de rugby de Charente-Maritime après le Stade Rochelais, les deux entraîneurs sont des passionnés de chasse. Gérald Merceron (ouvreur de grand talent, 32 sélections sous le maillot du XV de France) a longtemps chassé à la tonne dans les marais du nord de Charente-Maritime. Désormais commerçant – il dispose d’une boutique de chocolats dans la périphérie rochelaise, il n’a plus le temps de chasser. Au contraire de son co-entraîneur Julien Bouic. Moins connu que Merceron, Julien Bouic a été pilier professionnel dans plusieurs clubs et a même disputé des matchs de coupe d’Europe avec Bourgoin. Julien Bouic, massif s’il en est (120 kg pour 1,82 m), est un amoureux de la chasse. Girondin, originaire de Captieux, c’est la chasse aux palombes qu’il pratique avec ses proches. Avec son père Jacques, son fils Mattéo, Julien Bouic traque la palombe au filet mais aussi la bécasse. On peut même affirmer que la famille Bouic est atteinte de « palombite » l’automne venu… « Pour moi, c’est culturel, essentiel… D’ailleurs je pose un mois de congé en octobre pour pouvoir être dans ma cabane de Captieux, » avoue l’entraîneur angérien. Là entre 6h30 et 19h30, il partage sa passion. Entre la pose des appeaux, des filets, les chasseurs se régalent des délices de la nature.

Se ressourcer

Dans la cabane familiale, l’entrecôte est agrémentée de cèpes, la convivialité règne dans tous les instants. « Ces journées me permettent de me ressourcer, m’apaisent » confie celui qui est employé à la communauté urbaine de Bordeaux, « la chasse pour moi est un réel facteur d’équilibre. » En 2015, l’ancien joueur professionnel a prélevé « entre 150 et 200 oiseaux ». Julien Bouic a fait découvrir sa palombière à Gérald Merceron. « Je crois qu’il a apprécié » révèle le rugbyman en souriant. Chevillée au corps, cette passion a du être mise en sommeil lors de la carrière professionnelle du pilier. « Surtout quand je jouais à Bourgoin-Jallieu, je ne te raconte même pas comment le mois d’octobre a été long ! » Désormais de retour sur ses terres natales, Julien Bouic attend avec impatience l’automne prochain…

Partager cet article

Facebook
Twitter
Email