Le conseil général des Deux-Sèvres, l’ONCFS et la fédération des chasseurs financent le suivi par balise Argos de la migration des tourterelles des bois.
Les populations de tourterelles des bois sont en déclin et la situation est même jugée préoccupante par les spécialistes. On en connaît les principales causes sur les sites de nidification, c’est-à-dire chez nous.
L’intensification des pratiques agricoles a considérablement appauvri les ressources alimentaires mais également l’offre en sites de nidifications. L’arrachage perpétuel des haies enlève autant d’arbres où les tourterelles aimaient construire leur frêle nid. Et l’ouverture des paysages a multiplié les dérangements auxquels les oiseaux sont hyper sensibles quand ils couvent.
Mais la tourterelle ne passe guère que trois mois chez nous. Le reste du temps, elle migre puis vit sur ses sites d’hivernages. Mais, là, les connaissances sur l’écologie de l’espèce sont très insuffisantes. Le baguage n’a pas été efficace car on ne peut récupérer les bagues de l’autre côté du Sahara. Et le matériel « embarqué », comme les balises GLS, n’apportaient pas les solutions escomptées.
5 grammes
Heureusement, on est parvenu à miniaturiser les balises Argos. Elles ne pèsent plus que 5 grammes et elles sont munies de panneaux solaires permettant la recharge des batteries.
La balise émet un signal donnant sa position précise vers un satellite qui renvoie les données vers le service CLS-Argos de Toulouse. Ce dernier informe ses abonnés sur les positions de l’oiseau. On pourra connaître ainsi avec précision les couloirs migratoires utilisés, comment l’oiseau effectue ses vols, où et quand il se repose et où se situent ses sites d’hivernages.
Une première expérience a été conduite depuis Chizé (lire par ailleurs) mais l’ONCFS veut avoir une vision plus complète des stratégies migratoires des tourterelles. L’office va donc équiper cette fois douze oiseaux, six au départ de Chizé et six depuis le site de Marigny dans la Marne avec l’espoir de les suivre pendant deux cycles complets. L’achat des balises est onéreux mais l’abonnement pour récupérer les données du satellite ne l’est pas moins ! L’ONCFS est parvenu à trouver les partenaires nécessaires.
Le conseil général des Deux-Sèvres apporte ainsi 15 000 € et la fédération des chasseurs des Deux-Sèvres a décidé elle aussi d’apporter son aide en prenant en charge une balise.
C’est David Berthonneau qui suivra l’opération pour le compte de la FDC 79 aux côtés du chef du projet, Hervé Lormée de l’ONCFS. Les oiseaux seront capturés et équipés en mai ou juin à Chizé et la fédération et le Conseil Général étudient la possibilité d’associer des scolaires à cette passionnante aventure.