La chasse au vol n’est pas un apanage sudiste. Il existe aussi de discrètes mais tenaces traditions de cette pratique en Haute-Vienne. Au sol, au pylône, en palombière, avec et sans appelant, tour d’horizon de ces chasses ancrées dans les terres régionales du Nord !
Le Limousin est un axe de migration très emprunté et la Haute-Vienne constitue un département clé pour les migrations de palombes. « Il est situé à la rencontre des deux principaux axes de migrations de l’espèce. L’axe Nord-Sud venant des pays scandinaves et l’axe Est venant des pays de l’Est. », précise Alex Grenier, technicien à la FDC 87 et membre du réseau colombidé. Pas étonnant, de fait, qu’environ 30 % des chasseurs haut-viennois s’intéressent de près au ramier. Et puis le paysage très bocager du territoire est très favorable à la présence de l’espèce. Les effectifs reproducteurs sont d’ailleurs de plus en plus importants. L’oiseau est chassé à la billebaude ou à l’affût au sol. Et depuis quelques années, quelques uns ont décidé de changer de mode de chasse. Plutôt que d’attendre sous les arbres, ils se postent au dessus des cimes. Ils construisent des pylônes solides pour remplacer les premières plateformes de fortune. Certaines atteignent plus de 20 mètres de haut ! Perchés si haut, il s’agit tout de même de connaître certaines techniques indispensables : le vent du Sud offre les meilleures conditions de chasse, et en cas de vent par le Nord, le tir au fusil est presque impossible. Mais le tir est loin d’être l’objectif premier de ces paloumayres limousins. L’observation et la contemplation restent la motivation numéro un.