Paroles, paroles…

Ségolène ROYAL, déclarait le 23 avril 1992 à Pompaire (79), lors de l’assemblée générale des chasseurs des Deux Sèvres, en sa qualité de ministre de l’environnement.: « J’ai l’intention de m’en remettre aux réalités. Je continuerai donc à défendre les fermetures échelonnées en février sur la base des données biologiques, même si le travail accompli pour cela a valu à mes services des attaques de tous bords ». Notre Ministre de l’Ecologie se voit ainsi offrir en 2015 l’occasion de joindre enfin les actes aux belles paroles…

Un gic pour la grise

Quatre communes se sont rassemblées pour tenter de retrouver ces spectaculaires envols des compagnies de grises. Une expérience à suivre.

La perdrix grise était hier un oiseau très commun dans nos plaines du Poitou. Les cultures ont changé. Elle y est devenue très rare. Une première expérience de renforcement des populations avait bien été tentée dans le Neuvillois, mais les résultats ont été plutôt décevants. « Le territoire concerné était sans doute trop vaste » remarque le président de la fédération, Jean-Louis Bretaudeau. Et la motivation des acteurs de terrain bien trop inégale aussi !

Une nouvelle expérience va être tentée, mais on espère éviter les erreurs d’hier. Le territoire sera restreint, moins de 6 000 ha. Il concerne les communes de Tercé, Fleuré, Pouillé et Saint-Julien l’Ars où a été créé en septembre le « Groupement d’intérêt cynégétique perdrix des quatre communes », le premier GIC perdrix de la Vienne. « Là, on est sur la base du volontariat des acteurs de terrain, ACCA et chasses privées, et cette mise en place a été précédée d’un diagnostic environnemental réalisé par Caroline Cailly, notre chargée de mission » souligne Maxence Ronchi. « Les aménagements à mettre en place sont déjà définis. On sait où on va ».

Le site sera intégré dans l’opération régionale Agrifaune et on y prévoit donc la mise en place de bandes enherbées, des cultures intermédiaires, des broyages tardifs. Les quatre mairies sont aussi parties prenantes dans cette opération.

Les chasseurs vont mutualiser leurs moyens pour mettre en place des gardes particuliers et pour piéger. « Tous les gars sont vraiment très motivés » souligne le président.

Elevées sous des poules naines

Dans ce type d’action, la qualité des oiseaux réintroduits est souvent essentielle. « Nous allons bénéficier, là, des œufs récoltés par la fédération du Pas-de-Calais lors des fauches des cultures de printemps » explique Maxence Ronchi.

« C’est le lycée agricole de Venours qui va prendre en charge l’élevage. C’est le seul établissement à pouvoir respecter le cahier des charges. L’élevage doit en effet se faire avec des poules naines pour que les oiseaux restent en compagnie, comme à l’état naturel. C’est primordial pour la grise ».

Tous les ans pendant trois ans, 2 000 oiseaux seront relâchés. Il y aura bien sûr des comptages pour déterminer les résultats. Pendant cette période, la chasse de la grise sera fermée, mais on pourra tirer la rouge et les responsables ont décidé d’être conciliants en cas d’erreur de détermination. « Mais il ne faudra quand même, que ce ne soit qu’un accident, qu’il ne se répète pas ! » prévient Jean-Louis Bretaudeau.

La Fédération espère en tout cas que ce GIC sera une vitrine de ce qu’il est possible de faire en faveur de l’espèce. « Mais, si ça ne marche pas après trois ans, on n’ira pas au-delà » précise le président. « J’espère donc vraiment que nous allons réussir parce que la grise est un superbe oiseau de chasse ».

Une équipe soudée

Un bureau a été constitué pour ce GIC.
Le président sera Carl Canneton (ACCA de Tercé).
Il sera secondé par Samuel Brugier (ACCA de Pouillé) et Gilles Dussidour (ACCA de Saint Julien l’Ars), vice-présidents, Jean-François Neveu (ACCA de Fleuré), secrétaire et Gérard Bonnet (chasse privée de Champ-Rond), trésorier.
Une équipe soudée et très décidée à réussir.

Sentier pédagogique et trame verte

L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, est venue inaugurer le sentier de découverte de la faune et la flore de Saint-Martin-les-Melle. Un moment fort.

Le pays Mellois vient de fournir deux des trois derniers ministres de l’environnement, Ségolène Royal et Delphine Batho.

Quand cette dernière souligne « que nous avons la chance, ici, d’être dans une région très attentive aux questions liées à la biodiversité » on comprend que les deux femmes n’y sont pas pour rien ! Et les chasseurs l’ont bien compris aussi.

Eux, ont besoin de démontrer leur volonté d’agir, leur savoir faire, besoin de convaincre. Ce n’est donc pas par pur hasard si la Fédération a choisi le Pays Mellois pour y installer sa « vitrine régionale de la mise en œuvre de la trame verte et bleue et de la gestion de la biodiversité » comme l’expliquait Guy Guédon, le président.

Guy Guédon est un homme lucide. Il sait bien que les chasseurs seuls ne pourraient mener un projet d’une telle envergure. « La Chambre d’agriculture, les collectivités territoriales sont avec nous. Je pense que nous pouvons prétendre aussi à des aides européennes, mais nous avons besoin d’appuis dans ce domaine, en particulier pour monter des dossiers toujours très complexes ».

Le président a donc expliqué aux élus venus inaugurer le sentier de découverte de la faune et la flore installé dans la vallée de l’Argentière à Saint-Martin-les-Melle, tout l’intérêt de la convention « Agrifaune » passée avec des exploitations du secteur.

Des sentinelles attentives

« Il est illusoire de vouloir gérer une espèce sans avoir une diversité végétale, une diversité environnementale. Il faut reconquérir ce biotope favorable à toute la petite faune sauvage, des abeilles aux oiseaux emblématiques du Mellois, perdrix et faisans. Et nous voulons impliquer tous les habitants et les scolaires en particulier. Quarante classes de la communauté de communes « cœur du Poitou » bénéficieront ainsi de cette indispensable éducation à la nature ».

Delphine Batho, pendant la visite inaugurale, a posé de nombreuses questions au président, s’est informée. Et elle a félicité la fédération pour tout le travail qu’elle accomplit sur le terrain. « Vos actions doivent permettre de faire tomber de nombreux stéréotypes concernant les chasseurs. Vous êtes des gestionnaires des espèces, des sentinelles attentives de nos écosystèmes.
La société change de vision sur ces problèmes de biodiversité. Hier on n’était axé que sur les espèces protégées. Aujourd’hui, on prend conscience qu’il faut tout prendre en compte et vos connaissances seront précieuses ».

La députée estime que le « verdissement » de la PAC sera profitable à cette reconquête de la biodiversité et elle a en tout cas affirmé aux chasseurs : « croyez en mon soutien ».

Conseiller régional et porte-parole de Ségolène Royal, Yves Debien est aussi venu apporter son soutien à la fédération « qui remplit sur le terrain une vraie mission de service public dans ce domaine de la biodiversité ».

Des hommages qui ont constitué un temps fort de ce combat mené depuis des années sur le terrain par tout le monde de la chasse.

L’insoumise et le sureau

Parmi les panneaux présentant toutes les espèces animales et végétales de la vallée, Delphine Batho s’est particulièrement intéressée au… sureau. Dominique Vincendeau lui a expliqué la différence entre le noir qui donne des baies dont ont fait des confitures et le Yèble dont les baies sont toxiques. « On en fait des bouillons de belle-mère ». La ministre est restée un moment songeuse. Pensait-elle à administrer cette potion toxique à l’un de ces politiques qu’elle égratigne dans son livre « l’Insoumise » ?

Les jachères, comment ça marche ?

Le 28 octobre dernier, la FDC 17, dans le cadre de sa volonté de réintroduire le petit gibier de plaine, a mis en œuvre à l’attention des chasseurs et des agriculteurs, une journée d’étude et de formation à la réalisation des couverts environnement et faune sauvage.

Avec le soutien de la Région, une journée a vu réunis une trentaine de participants qui se sont séparés le soir venu, particulièrement satisfaits d’avoir pu faire une synthèse de ces couverts indispensables à la présence de la faune sauvage. Selon leur nature, ils obéissent en effet à des réglementations différentes, mais tous présentent un intérêt certain, à la fois pour la faune gibier,  pour la couverture végétale des sols, pour leur enrichissement, etc. Nous ajouterons à cela, leur apport environnemental.
Chacun peut donc en faire son profit !

Les jachères

Les jachères sont implantées sur des terrains agricoles et font l’objet d’une déclaration à la PAC. L’attribution des aides PAC est conditionnée par le respect d’un certain nombre de règles  en matière de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCEA), de santé (santé publique, santé des animaux, santé des végétaux), et enfin de règles en matière de protection animale.

La participation de la Fédération départementale des chasseurs consiste, outre le rôle de conseiller, en la fourniture de semences selon les règles suivantes. Si la jachère est implantée sur un territoire mis à la disposition d’une ACCA, la FDC 17 fournit gratuitement les semences dans la limite de 5 hectares par an. Si elle est implantée sur une chasse privée adhérente, les semences sont rétrocédées à prix coutant.

Les techniques

Quelques grands principes ont été exposés aux participants, des principes connus certes, mais qu’il n’est pas mauvais de rappeler. A titre d’exemple, citons, la préparation des sols, pour laquelle il est recommandé d’adopter les TCS (techniques de culture simplifiées), la non utilisation des produits phytosanitaires, d’effectuer le broyage le plus tardivement possible, après le 15 juillet en général, ou après le 15 août si le couvert végétal est de type pluriannuel, l’un comme l’autre, s’effectuant bien entendu à faible vitesse.

Les jachères et la faune gibier

Outre leur intérêt en matière agricole, les jachères ont un rôle important à jouer dans le domaine du maintien de la biodiversité faunistique. Lieu de reproduction, de repos, d’abri, d’alimentation de la faune, elles doivent être constituées d’espèces végétales favorables au développement de populations d’insectes.

Pauline à l’école

La chasse s’est engagée au service de la préservation de notre environnement et de sa biodiversité. Elle souhaite participer à des animations d’éducation aux sciences, forte de son expérience de terrain et de connaissance des milieux.

Aujourd’hui les fédérations de chasse sont reconnues « associations de protection de la Nature ». Elles sont reconnues également par la Convention de Berne, pour leur investissement dans l’éducation au développement durable, en partenariat avec l’Éducation nationale.

Celle-ci souligne : « Les chasseurs contribuent à la sauvegarde de la vie sauvage et du milieu naturel en soutenant le savoir et la recherche et en sensibilisant le public aux problèmes de conservation de la nature ».

Plus récemment, le 3 mars 2010, a été signée avec l’Éducation Nationale une convention de partenariat grâce à laquelle les chasseurs pourront développer leurs actions en milieu scolaire pour éveiller la conscience environnementale des jeunes et faire valoir leur légitimité.

La Fédération des Chasseurs de la Charente considère comme mission prioritaire l’éducation à l’environnement et la diffusion de la culture scientifique et technique auprès des scolaires.

Elle conçoit et propose des programmations scientifiques éducatives à l’ensemble des établissements scolaires de la Charente et plus particulièrement aux écoles élémentaires
(Expositions, jeux interactifs, sorties terrain, participations à des forums d’éducation,…).

L’objectif de ce dispositif est double : s’associer aux actions d’enseignement des sciences dispensées par les professeurs des écoles sur un temps scolaire et/ou accompagner les municipalités dans les temps d’activités périscolaires imposés par les nouveaux rythmes scolaires depuis la rentrée de septembre 2014.


Témoignage

Le directeur de l’école de Cellettes, lors de l’animation Dans la peau d’un ornithologue :

« J’ai apprécié l’organisation qui a développé le goût de la recherche et permis une activité intense. J’ai apprécié le matériel parfaitement adapté à la séance, j’ai apprécié de garder la main sur ma classe de façon sereine sachant qu’à tout moment je pouvais compter sur l’expertise de cette personne ressource ».

Les acteurs

Pauline DILLERIN, animatrice scientifique titulaire d’un Master EF (Éducation et Formation) obtenu à l’IUFM de Niort, actuellement ESPÉ. Au cours de sa formation elle a acquis des compétences en travaillant en tant qu’animatrice scientifique au sein de l’Espace Mendès France et se destine au métier de l’enseignement.

Gérard KHUN, responsable du volet éducatif au sein de la FDC 16, fort de son expérience en tant que professeur de biologie, directeur de l’IUFM de la Charente et responsable du département des Sciences en Poitou-Charentes, il participe à la création et mise en place des animations.

Catalogue des animations

Les composantes et les caractéristiques de notre environnement
Enquête en forêt
Arbre, quel est ton nom ?
Dans la peau d’un ornithologue
Le sol est vivant !
Qui mange quoi ?
Sur les traces de la faune sauvage
Élevage et culture au service de l’homme : du nectar au miel

Fiches en cours de réalisation

Conditions de vie et répartition des êtres vivants
Exemples de milieux de vie : la haie, les milieux aquatiques,…
Unité et diversité des êtres vivants
Les sens : toucher, voir et sentir

Modalité et coûts des interventions scolaires et périscolaires

Intervention de 3h : 105,00€ (1 déplacement aller-retour compris)
2 interventions de 1h30 : 105,00€ (1 déplacement aller-retour compris et 1 déplacement à la charge du demandeur*)
3 interventions de 1h : 105,00€ (1 déplacement aller-retour compris et 2 déplacements à la charge du demandeur*)
Préparation : tout déplacement préalable à l’animation sera à la charge du demandeur *

* barème kilométrique : 0,39€ le km.

Pratique

Le repas de l’animateur peut être pris en charge.
Une aide financière est possible auprès des associations de parents d’élèves,
de la municipalité et auprès des sociétés de chasse communales.

Contact :
Pauline DILLERIN
Mail : pauline.di@hotmail.fr
Tél : 06 72 12 24 00
FDC 16 : 05 45 61 50 71