Sentier pédagogique et trame verte

L’ancienne ministre de l’écologie, Delphine Batho, est venue inaugurer le sentier de découverte de la faune et la flore de Saint-Martin-les-Melle. Un moment fort.

Le pays Mellois vient de fournir deux des trois derniers ministres de l’environnement, Ségolène Royal et Delphine Batho.

Quand cette dernière souligne « que nous avons la chance, ici, d’être dans une région très attentive aux questions liées à la biodiversité » on comprend que les deux femmes n’y sont pas pour rien ! Et les chasseurs l’ont bien compris aussi.

Eux, ont besoin de démontrer leur volonté d’agir, leur savoir faire, besoin de convaincre. Ce n’est donc pas par pur hasard si la Fédération a choisi le Pays Mellois pour y installer sa « vitrine régionale de la mise en œuvre de la trame verte et bleue et de la gestion de la biodiversité » comme l’expliquait Guy Guédon, le président.

Guy Guédon est un homme lucide. Il sait bien que les chasseurs seuls ne pourraient mener un projet d’une telle envergure. « La Chambre d’agriculture, les collectivités territoriales sont avec nous. Je pense que nous pouvons prétendre aussi à des aides européennes, mais nous avons besoin d’appuis dans ce domaine, en particulier pour monter des dossiers toujours très complexes ».

Le président a donc expliqué aux élus venus inaugurer le sentier de découverte de la faune et la flore installé dans la vallée de l’Argentière à Saint-Martin-les-Melle, tout l’intérêt de la convention « Agrifaune » passée avec des exploitations du secteur.

Des sentinelles attentives

« Il est illusoire de vouloir gérer une espèce sans avoir une diversité végétale, une diversité environnementale. Il faut reconquérir ce biotope favorable à toute la petite faune sauvage, des abeilles aux oiseaux emblématiques du Mellois, perdrix et faisans. Et nous voulons impliquer tous les habitants et les scolaires en particulier. Quarante classes de la communauté de communes « cœur du Poitou » bénéficieront ainsi de cette indispensable éducation à la nature ».

Delphine Batho, pendant la visite inaugurale, a posé de nombreuses questions au président, s’est informée. Et elle a félicité la fédération pour tout le travail qu’elle accomplit sur le terrain. « Vos actions doivent permettre de faire tomber de nombreux stéréotypes concernant les chasseurs. Vous êtes des gestionnaires des espèces, des sentinelles attentives de nos écosystèmes.
La société change de vision sur ces problèmes de biodiversité. Hier on n’était axé que sur les espèces protégées. Aujourd’hui, on prend conscience qu’il faut tout prendre en compte et vos connaissances seront précieuses ».

La députée estime que le « verdissement » de la PAC sera profitable à cette reconquête de la biodiversité et elle a en tout cas affirmé aux chasseurs : « croyez en mon soutien ».

Conseiller régional et porte-parole de Ségolène Royal, Yves Debien est aussi venu apporter son soutien à la fédération « qui remplit sur le terrain une vraie mission de service public dans ce domaine de la biodiversité ».

Des hommages qui ont constitué un temps fort de ce combat mené depuis des années sur le terrain par tout le monde de la chasse.

L’insoumise et le sureau

Parmi les panneaux présentant toutes les espèces animales et végétales de la vallée, Delphine Batho s’est particulièrement intéressée au… sureau. Dominique Vincendeau lui a expliqué la différence entre le noir qui donne des baies dont ont fait des confitures et le Yèble dont les baies sont toxiques. « On en fait des bouillons de belle-mère ». La ministre est restée un moment songeuse. Pensait-elle à administrer cette potion toxique à l’un de ces politiques qu’elle égratigne dans son livre « l’Insoumise » ?

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