Gic

Un gic pour la grise

Quatre communes se sont rassemblées pour tenter de retrouver ces spectaculaires envols des compagnies de grises. Une expérience à suivre.

La perdrix grise était hier un oiseau très commun dans nos plaines du Poitou. Les cultures ont changé. Elle y est devenue très rare. Une première expérience de renforcement des populations avait bien été tentée dans le Neuvillois, mais les résultats ont été plutôt décevants. « Le territoire concerné était sans doute trop vaste » remarque le président de la fédération, Jean-Louis Bretaudeau. Et la motivation des acteurs de terrain bien trop inégale aussi !

Une nouvelle expérience va être tentée, mais on espère éviter les erreurs d’hier. Le territoire sera restreint, moins de 6 000 ha. Il concerne les communes de Tercé, Fleuré, Pouillé et Saint-Julien l’Ars où a été créé en septembre le « Groupement d’intérêt cynégétique perdrix des quatre communes », le premier GIC perdrix de la Vienne. « Là, on est sur la base du volontariat des acteurs de terrain, ACCA et chasses privées, et cette mise en place a été précédée d’un diagnostic environnemental réalisé par Caroline Cailly, notre chargée de mission » souligne Maxence Ronchi. « Les aménagements à mettre en place sont déjà définis. On sait où on va ».

Le site sera intégré dans l’opération régionale Agrifaune et on y prévoit donc la mise en place de bandes enherbées, des cultures intermédiaires, des broyages tardifs. Les quatre mairies sont aussi parties prenantes dans cette opération.

Les chasseurs vont mutualiser leurs moyens pour mettre en place des gardes particuliers et pour piéger. « Tous les gars sont vraiment très motivés » souligne le président.

Elevées sous des poules naines

Dans ce type d’action, la qualité des oiseaux réintroduits est souvent essentielle. « Nous allons bénéficier, là, des œufs récoltés par la fédération du Pas-de-Calais lors des fauches des cultures de printemps » explique Maxence Ronchi.

« C’est le lycée agricole de Venours qui va prendre en charge l’élevage. C’est le seul établissement à pouvoir respecter le cahier des charges. L’élevage doit en effet se faire avec des poules naines pour que les oiseaux restent en compagnie, comme à l’état naturel. C’est primordial pour la grise ».

Tous les ans pendant trois ans, 2 000 oiseaux seront relâchés. Il y aura bien sûr des comptages pour déterminer les résultats. Pendant cette période, la chasse de la grise sera fermée, mais on pourra tirer la rouge et les responsables ont décidé d’être conciliants en cas d’erreur de détermination. « Mais il ne faudra quand même, que ce ne soit qu’un accident, qu’il ne se répète pas ! » prévient Jean-Louis Bretaudeau.

La Fédération espère en tout cas que ce GIC sera une vitrine de ce qu’il est possible de faire en faveur de l’espèce. « Mais, si ça ne marche pas après trois ans, on n’ira pas au-delà » précise le président. « J’espère donc vraiment que nous allons réussir parce que la grise est un superbe oiseau de chasse ».

Une équipe soudée

Un bureau a été constitué pour ce GIC.
Le président sera Carl Canneton (ACCA de Tercé).
Il sera secondé par Samuel Brugier (ACCA de Pouillé) et Gilles Dussidour (ACCA de Saint Julien l’Ars), vice-présidents, Jean-François Neveu (ACCA de Fleuré), secrétaire et Gérard Bonnet (chasse privée de Champ-Rond), trésorier.
Une équipe soudée et très décidée à réussir.