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Le passage des grives en Corrèze

Bien que le département soit situé loin des deux grands axes de migration (Manche Atlantique et Couloir rhodanien), les grives passent en Corrèze en même temps que les palombes, en octobre et plus tard en saison. Gros plan sur cette espèce qui est aussi un mets délicieux très apprécié des gourmets.

À la fin de l’automne et en hiver, les mouvements migratoires des grives sont importants en Corrèze. Ils sont liés aux conditions météo du moment et surtout au gel. « Ces espèces opportunistes se déplacent avec le froid et peuvent hiverner en nombre chez nous. Le territoire corrézien dont l’altitude varie de 100 à 1 000 mètres offre aux turdidés des habitats mais surtout des disponibilités alimentaires très variés », précise Sophie Faurie, directrice de la Fédération des Chasseurs de la Corrèze.

Un garde-manger généreux !
Sur la Haute Corrèze et le plateau de Millevaches, ce sont les sorbiers des oiseleurs qui vont être consommés en priorité. Au Sud, sur le Causse Corrézien (région de Brive), ce sont les graines de genévrier, les aubépines et autres petites baies que l’on trouve dans les haies et bosquets, qui seront appréciées. À l’Ouest du département, région de vergers de pommes golden, les fruits laissés après la récolte (trop petits, abimés ou oubliés par les cueilleurs) vont représenter une énorme disponibilité alimentaire pour les grives. Une étude menée conjointement par la Fédération des Chasseurs de la Corrèze et la Chambre d’agriculture a montré que 3 à 5 tonnes de pommes par hectare sont disponibles à partir de la Toussaint et durant une grande partie de l’hiver sur plus de 2 000 ha de production.

Quelles chasses ?
Ce sont les grives mauvis et litornes principalement qui fréquentent les pommeraies, avec des milliers d’oiseaux qui hivernent en cas de grand froid au Nord de l’Europe ou au Nord de la France. Souvent elles ne restent que quelques jours car au moindre réchauffement elles repartent. À l’automne, les grives (musiciennes et mauvis) sont tirées à la volée, à partir de points hauts, comme les palombes. Durant l’hiver, des chasseurs « spécialistes » chassent ce gibier à l’affût, dans les bosquets qui servent de perchoirs autour des vergers. Beaucoup les tirent aussi au vol, les chasseurs tirant sur un même secteur, se renvoyant les oiseaux les uns aux autres. Autrefois, les chasseurs suivaient les haies et tiraient grives et merles « au cul levé ». Cette chasse est aujourd’hui très peu pratiquée.

S.L.