Acheter un chevreuil, un sanglier et même un cerf, c’est maintenant possible pour un particulier.
Vice-président délégué à la Fédération des chasseurs des Deux-Sèvres, Jean-François Chollet y anime une commission qui réfléchit à l’avenir de la chasse. « Il faut décloisonner le monde de la chasse, aller vers les autres. Dans ce domaine, la gastronomie est un atout important pour nous. Malheureusement, on a noté qu’il n’est pas facile d’acheter du gibier. De plus, au moment des fêtes de fin d’année, vous ne trouvez dans les grandes surfaces que du sanglier venu des Etats-Unis ou des cervidés d’Europe de l’Est. Et à des prix exorbitants en plus ! »
Une aberration effectivement alors que les populations de grands gibiers explosent partout en France. Dans certaines grandes sociétés de chasse on a même souvent du mal à distribuer tous les morceaux ! Mais, comment permettre à des particuliers d’acquérir cette viande de haute qualité, faible en graisses, riche en protéines et vitamines ? La solution est venue du Cher où la Fédération a initié une plateforme, « Gibier pour tous » qui permet de mettre en relation des clients potentiels et des chasseurs désireux de céder une partie de leur venaison.
Un succès
Un succès dès la première saison. Il a incité une quinzaine d’autres départements à adopter la formule. C’est effectif en Deux-Sèvres depuis le 18 octobre. Et il y a déjà une centaine d’inscrits ! « Mais, attention ! », prévient Jean-François Chollet, « On est en France ! Les règlements compliquent tout. Le chasseur est un producteur primaire et n’a donc pas le droit de transformer son « produit ». L’animal est donc cédé éviscéré mais entier et en peau. Et il ne doit pas être transporté à plus de 80 km ».
Des contraintes fortes. Dépecer un chevreuil est assez simple mais pour un sanglier, c’est plus fastidieux ! « Nous avons été étonné de constater que ce n’est pas un frein », explique Jean-François Chollet. « Les gens s’adaptent, se regroupent sans doute. Et puis les prix sont très attractifs. Il y a cette notion de partage qui les encourage à tenter l’expérience ».
La Fédération nationale essaie de mettre en place des expérimentations sur des territoires témoin de ventes de gibier découpé en six morceaux. « Ce serait une avancée importante, mais le cahier des charges concernant le local de découpe nécessaire est tel qu’il sera sans doute impossible de le mettre en place chez nous. L’investissement serait dissuasif. La formule d’échange de gibier pour tous est donc idéale pour les Deux-Sèvres ».
B.B.
Inscrivez-vous ! C’est simple et gratuit
Pour bénéficier de cette possibilité d’acheter du gibier (ou de le vendre si on est chasseur), il suffit de s’inscrire sur la plateforme www.gibierpourtous.fr C’est à la fois simple et gratuit.