L’alouette mérite une grande attention

Face au quota de 61 600 alouettes fixé par le ministère, les chasseurs sont inquiets pour l’avenir et redoutent une nouvelle diminution. La Fédération demande de renvoyer systématiquement les bagues lors de reprises.

Après la tourterelle des bois, la barque à queue noire et le courlis cendré, les chasseurs n’osent pas imaginer que l’alouette des champs (Alauda arvensis) soit à son tour frappée par de nouvelles mesures restrictives. Il y a encore deux ans, dans les Landes, les quotas étaient de 210 000 alouettes. En 2018, ils sont passés à 60 600. « Nous allons voir une diminution du nombre de chasseurs et une extinction de ces modes de chasse », soufflent, amers, des amateurs de cette chasse traditionnelle présents encore sur près de 1300 postes. Mais cette année, des centaines de postes n’ont pas chassé à nouveau faute de pouvoir s’installer en raison de… la rotation des cultures et de l’impossibilité de placer un poste sur un champ non récolté. Dans ce dossier, comme dans d’autres, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) travaille en étroite collaboration avec un collège d’experts scientifiques. Pour l’heure, la reconduction des quotas des chasses traditionnelles a donc été votée sur la base des chiffres de la saison dernière à la suite de la consultation publique qui a mobilisé de très nombreux chasseurs à l’appel des présidents fédéraux. Mais qu’en sera-t-il demain ?

Données scientifiques
L’alouette des champs fait partie de la liste des espèces qui présente un intérêt cynégétique majeur dans le sud-ouest. Dans les départements des Landes, de la Gironde, du Lot-et-Garonne et des Pyrénées-Atlantiques, une dérogation aux engins selon l’article 9 de la Directive oiseaux 79/409 permet d’utiliser les pantes ainsi que les matoles selon des quotas ne devant pas excéder 1 % maximum de la mortalité naturelle de la population concernée. Cette pratique est parfaitement légale puisque encadrée par deux arrêtés ministériels. « En 1993 nous nous sommes lancés dans une étude sur cette espèce en partenariat avec l’Association landaise des chasseurs d’alouettes aux pantes, l’ALCAP », rappelle le directeur de la FDC40, Régis Hargues. Sur le département, la dune littorale a été retenue pour mener des opérations de baguage pendant la migration post-nuptiale. Entre 1993 et 2010 ce sont 10 907 alouettes qui ont été capturées, baguées et sexées. Dans les Landes, la chasse à la matole (à l’intérieur des terres) représente une part beaucoup moins importante que celle aux pantes (sur le littoral). « La matole, piège inoffensif permet de relâcher immédiatement tout individu qui n’appartiendrait pas à l’espèce alouette des champs », confie Régis Hargues.

La Fédération des chasseurs des Landes, comme ses voisines, suit avec attention les tableaux de chasse de l’alouette des champs. « Nous devons disposer de données scientifiques pour défendre cette chasse traditionnelle, insiste avec force le directeur de la Fédération. Il faut que les chasseurs nous renvoient les bagues et à personne d’autres ». La fiche comportant le lieu et l’heure de capture ainsi que la bague doivent être envoyées à :
Fédération départementale des chasseurs des Landes
111, chemin de l’Herté-BP 10
40465 Pontonx-sur-Adour

 

Jean-Michel DESPLOS

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