Un public très attentif aux actions environnementales.

Coopératives agricoles : une main tendue aux chasseurs

Les coopératives agricoles charentaises ont compris l’intérêt de se rapprocher du milieu cynégétique.

On le sait les relations entre chasseurs et exploitants agricoles ne s’inscrivent pas toujours dans un cadre très serein. Pourtant, les choses évoluent. Soucieuses de s’inscrire de plus en plus dans des démarches de développement durable, les coopératives agricoles ont compris que les chasseurs pouvaient être de bons ambassadeurs. Ainsi en décembre, une cinquantaine de personnes ont suivi les explications et conseils des techniciens agricoles de la Coopérative Agricole de la Région de Cognac (CARC), des techniciens de la Fédération des Chasseurs de la Charente, du technicien agricole de Caussade Semences, du technicien de Charente Eau ainsi que du représentant de la Chambre d’agriculture de la Charente. Cette rencontre, qui a eu lieu à Montigné a notamment permis aux participants (adhérents de la coopérative agricole, responsables des associations de chasse ouest Charente, exploitants agricoles et viticoles) d’échanger sur l’intérêt des couverts intermédiaires dans les vignes. Cette opération qui visait à développer ces pratiques dans les vignes a atteint son objectif.

Gagnant-gagnant
La coopérative Océalia avait proposé une journée de formation similaire à Blanzac-les-Matha en décembre dernier. Les résultats sont bénéfiques pour la flore et la faune. « Nous avons pu constater qu’il y avait une recrudescence de passereaux, de grives, de bécasses des bois avec ces pratiques dans les vignes », a noté Frédéric Mahé, technicien chargé de la biodiversité et du petit gibier à la Fédération des Chasseurs de la Charente. C’est du gagnant-gagnant pour la coopérative et pour les chasseurs.

Davantage de haies
Du côté de Villefagnan, la coopérative Océalia a aussi convaincu huit de ses adhérents d’entreprendre des actions pour l’amélioration de la pollinisation. Après une phase de diagnostic établie sur le territoire, une évaluation de la capacité d’accueil a été entreprise. Elle a abouti à une plantation de haies, de couverts environnementaux ainsi qu’à l’installation de bandes de jachères. « Avec l’association Prom’haies, plus de 2 kilomètres de haies supplémentaires vont être plantées dans les deux prochaines années dans le secteur de Brettes et d’Empuré », ajoute le technicien.

Les agriculteurs ont été séduits et l’initiative pourrait bien être reprise ailleurs. « Outre le développement de la faune, ces opérations ont également la vertu de rapprocher les agriculteurs des chasseurs, de renforcer le lien social », estime Frédéric Mahé. Situés sur les mêmes sites, agriculteurs et chasseurs doivent cohabiter pour le pire mais aussi et surtout en Charente pour le meilleur.