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Cervidés : des comptages tous les ans

En comptant les animaux au phare, quatre soirs de suite, tous les ans et toujours sur le même circuit, on aura une meilleure connaissance de l’état des populations.

Olivier Donguy est le nouveau responsable de la commission grand gibier de la Fédération. Il succède à ce poste à Jean Bernardeau, trop tôt disparu. Dès sa prise de fonction, il a poursuivi l’action engagée par son prédécesseur en matière d’harmonisation des pratiques de comptage des cervidés sur le département. « Nos anciennes méthodes sont apparues dépassées. On tentait de compter tous les animaux, mais, au final, on avait jusqu’à 60 % d’erreurs. On s’est donc intéressés à la méthode mise en place par l’ONCFS et qui s’appuie sur 25 ans d’expérience, l’étude par ICE, les Indices de Croissance Ecologique. Elle est testée depuis cinq ans sur le massif de Moulière et les résultats sont très positifs. On va l’appliquer sur tout le département ». Les massifs 9 (Montmorillonnais) et 10 (Civraisien) sont concernés depuis cette année. Les autres vont suivre. « Ce que l’on recherche maintenant c’est savoir si les populations de « grandes pattes » sur un massif sont en croissance, stagnent ou régressent », précise le responsable de la commission. Il y a toujours le comptage traditionnel au phare sur un parcours donné validé par l’ONCFS , « mais on le fait maintenant quatre soirs de suite et, surtout, tous les ans. On aura une très bonne idée de l’évolution de la situation ».

Les pattes des faons
Une démarche qui peut paraître contraignante. « C’est au contraire l’occasion de faire participer un maximum de gens de son territoire lors de ces comptages. Et ils apprécient d’être à la fois responsabilisés et d’avoir la joie d’admirer de très nombreux animaux ». La Fédération se donne deux à trois ans maximum pour mettre en place ces comptages sur l’ensemble du département.

Autre élément déterminant du système, la récupération des pattes arrière des faons. Elles sont mesurées ce qui permet d’avoir une indication importante sur la capacité d’accueil du territoire. « Si la longueur augmente, c’est la preuve que le territoire peut accueillir un plus grand nombre d’animaux. À l’inverse, si les longueurs de pattes diminuent, démontrant une carence, on doit réduire les populations, augmenter donc les attributions. C’est simple ». Dès la saison prochaine, ces pattes de faons seront répertoriées et sur l’ensemble de la Vienne.

Dernier indicateur, la détermination de placettes de 1 m2 où les techniciens iront relever les signes d’abroutissement des grands animaux. L’évolution des dégâts servira aussi à la prise de décision pour le plan de chasse. 1 810 cervidés ont été attribués la saison dernière et on travaille déjà pour 2019-2020. Deux techniciens ont été déjà formés aux techniques de l’ICE et les autres le seront rapidement. Pour le suivi des chevreuils, le même système d’ICE sera mis en place. Pour le sanglier par contre, on doit pour l’instant se contenter de suivre l’évolution des prélèvements. « On vivait depuis plusieurs saisons une croissance sensible. La hausse semble enfin arrêtée ou, du moins, bien freinée. Mais il faut rester mobilisés pour réduire les dégâts ».

Bernard Billy