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Un dialogue de sourd sur les oies…

Nicolas Hulot a annoncé que cette chasse aux oies en février devait se négocier en contrepartie de l’interdiction de la chasse au grand tétras dans les Pyrénées, de la remise en cause du classement nuisible du renard et des mustélidés, l’interdiction de la chasse de certains limicoles, l’interdiction de la chasse à la tourterelle, et bien sûr la remise en cause des chasses traditionnelles.

Lors de sa première rencontre avec Nicolas Hulot, la Fédération Nationale des Chasseurs avait passé des accords constructifs avec le ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie et de la Chasse. Le 20 décembre dernier, le ministre  a confirmé que les engagements pris, allaient connaître un aboutissement d’ici le 15 janvier 2018, sur les statuts des fédérations, sur l’organisation maîtrisée du permis de chasser et sur le modérateur de son. Il a confirmé l’engagement du Président de la République sur la place des chasseurs dans l’AFB dans un délai plus long.

Lors de la seconde audience, la FNC a abordé de façon très directe la réforme globale de l’organisation de la chasse qui implique une réforme de l’Etat et qui vient de faire l’objet d’un vote unanime au Conseil d’Administration. Le président, Willy Schraen a insisté auprès du ministre sur la nécessité de conforter l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) dans l’ensemble de ses missions de police de l’environnement, de la nature et de la chasse dans les départements en augmentant ses moyens humains et financiers, ce qui loin d’être le cas à ce jour. Il a aussi expliqué la réforme de la chasse française, avec le permis national à 200 euros pour favoriser le développement de la chasse et le renforcement de l’échelon fédéral régional pour agir sur la biodiversité ordinaire et l’expertise nature.

Le ministre a reconnu que la réforme était cohérente et qu’il allait falloir trouver les moyens financiers pour ne pas pénaliser l’ONCFS tout en conduisant cette réforme qui implique une autre répartition des flux financiers de l’Etat. C’est lorsque Willy Schraen a abordé les priorités liées au calendrier et notamment le dossier sensible des oies que le ministre a radicalement changé de comportement, quittant sa fonction de ministre d’Etat pour redevenir le militant écologiste. Pourtant la proposition de dérogation très innovante de Willy Schraen pouvait permettre de chasser au maximum 5 000 oies sur l’ensemble du mois de février, dans le cadre d’une expérimentation du futur plan de gestion adaptative européen.

Pour toute réponse, le ministre a proposé « un deal » totalement inacceptable pour la FNC. Nicolas Hulot a annoncé que cette chasse aux oies en février devait se négocier en contrepartie de l’interdiction de la chasse au grand tétras dans les Pyrénées, de la remise en cause du classement nuisible du renard et des mustélidés, l’interdiction de la chasse de certains limicoles, l’interdiction de la chasse à la tourterelle, et bien sûr la remise en cause des chasses traditionnelles. C’est d’ailleurs dans ce domaine que le ministre a de nouveau « dérapé », en affirmant que son idéologie ne lui permettait pas d’envisager la chasse des petits oiseaux, même en bon état de conservation comme le pinson. Le ministre a totalement fermé la porte à toute discussion, avec pour argument sidérant « que ses copains seraient en colère », s’il devait trouver un accord sur les oies.

« Nous ne pouvons accepter d’être reçus au coeur de la République Française, par un ministre d’Etat, qui semble avoir oublié qu’il n’est plus militant écologiste. Évidemment, la FNC a refusé de dealer quoi que ce soit avec le ministre et sa conseillère biodiversité très anti chasse. Pour autant, la FNC ne peut se satisfaire d’une telle réponse concernant le sujet très symbolique des oies et elle prendra toutes les dispositions nécessaires à la défense de cette dérogation pour la pratique d’une chasse raisonnable et équilibrée en février prochain », a indiqué la FNC.