Le lièvre, un enjeu cynégétique important en Neuvillois.

Réseau lièvre : le Neuvillois comme site d’étude

Les 46 000 ha du Neuvillois ont intégré une étude nationale sur l’évolution de l’espèce lièvre.

Partout en Vienne, comme ailleurs en France, on a constaté dès le début de la saison de chasse une baisse des effectifs de lièvres sur les territoires alors que les estimations étaient encourageantes. Cet hiver, les comptages ont confirmé cette tendance à la baisse. « Mais ce n’est pas dramatique non plus », remarque Thomas Chambard, technicien de la fédération des chasseurs. « Nous avions alerté tôt dans la saison nos adhérents sur la situation et ils se sont montrés très responsables. La plupart en effet ont écourté la période de chasse ce qui a permis de ne pas puiser dans notre cheptel de reproducteurs ». Les gestionnaires devront toutefois rester vigilants. Ce sera le cas dans le Neuvillois. Ce territoire de 46 000 ha a en effet été intégré dans le réseau lièvre national mis en place par l’ONCFS. 27 sites y figurent représentant tous les milieux.

Le céréalier du Neuvillois va ainsi côtoyer les milieux diversifiés du Rouillacais (16) et Vertaillacois (24), des herbages ou des vignobles. « Ce réseau va nous permettre d’avoir un regard plus global de l’évolution de l’espèce, de favoriser les échanges de connaissances et d’expériences, de comparer les similitudes au niveau national », explique Thomas Chambard. « Dans le Neuvillois, on menait déjà depuis 2008 une action de détermination du ratio de jeunes par la palpation des pattes avant. On va parfaire nos connaissances avec l’étude des cristallins. »

Avec les cristallins
La recherche d’un cartilage de conjugaison, qui forme une excroissance sur l’articulation de la patte, est importante car elle permet d’avoir une info dès les premiers jours de chasse sur la densité de jeunes de l’année. C’est ce qui a permis aux responsables de réagir très vite cette dernière saison. Là, 400 fioles contenant un produit de type formol (glyoxal, ExCellPlus) ont été distribuées aux chasseurs. Ils prélèvent l’oeil du lièvre tué à la chasse et l’adressent à la fédération avec des indications sur sa provenance, la date du prélèvement, le poids, le sexe, si la femelle est gestante. « L’étude des cristallins permet d’avoir l’âge du lièvre au moment de sa mort avec une assez bonne précision. On pourra ainsi déterminer quand sont nés ceux qui ont été prélevés et qu’elle est la période où la reproduction a échoué. Ces informations, en les recoupant avec les conditions climatiques, les travaux des champs, permettront peut-être d’y voir plus clair, surtout en comparant avec les autres sites du réseau ». Les résultats des ces analyses seront transmises aux chasseurs. « C’est important de les tenir au courant », souligne Thomas Chambard. « Le lièvre est un enjeu cynégétique important dans ce secteur de grande plaine. Les chasseurs seront encore plus enclins à s’investir dans la gestion s’ils sont bien informés ».