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Oui, la fouine est bien présente !

La fouine en Charente-Maritime ? Nuisible ! … Pas nuisible… ! Quoiqu’il en soit, un mustélidé qui mobilise les énergies et fait couler beaucoup d’encre.

La fouine appartient à une espèce prédatrice endémique dont le classement nuisible ou non est prononcé pour une durée de trois ans, par arrêté ministériel sur proposition des préfets. Le premier classement de ce type était applicable à la période 2012 / 2015.

Surprise
Pour une première, la surprise était au rendez-vous ! La fouine ne figurait pas au classement « nuisible » en Charente-Maritime ! La proposition émanant de la préfecture, sans doute insuffisamment étayée, n’était pas représentative de la réalité des prédations de l’animal, faute vraisemblablement d’avoir pu recueillir la majeure partie des déclarations de dégâts. Les piégeurs et les chasseurs le savent bien, sollicités qu’ils sont journellement, pour intervenir dans les habitations et les élevages. La fouine est omniprésente, thermophile, elle recherche, l’hiver, le confort des combles, la proximité des élevages et des poulaillers familiaux. Elle met bas ses trois ou quatre petits dans les greniers au tout début du printemps. C’est alors la joyeuse farandole dans les couches d’isolant, et l’apparition de taches dues aux déjections dans les plafonds. Les victimes enragent, font intervenir des personnes spécialisées, mais débarrassées de la cause de leur problème, oublient bien vite de leur adresser une déclaration de dégâts qui viendrait étayer le dossier de la préfecture. Les séides de l’Environnement ne veulent s’en tenir en effet qu’à une comptabilité d’épicier !

Un protocole
Le renouvellement de ce premier arrêté est en cours. Il s’agit de préparer celui qui lui succédera le premier juillet prochain. Pour ce faire, profitant de la présence de piégeurs référents sur les territoires, la FDC 17 a proposé aux services préfectoraux de mettre en place un protocole de suivi de l’animal et de recueil des dommages. Il s’agit de collecter des données relatives à l’actualisation des connaissances sur la fouine et les dégâts qu’elle commet ou qu’elle est susceptible de causer aux intérêts agricoles privés. La méthode choisie est basée sur un échantillonnage aléatoire du territoire par transects venant s’ajouter aux données recueillies par la chasse, le piégeage et les carnets de bord. La FDC 17 a également entrepris des démarches afin de recenser les dégâts et dommages causés par la fouine sur le département.

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Une synthèse de Julie-Camille Riva
La synthèse de l’ensemble de ce travail a été effectuée par Julie-Camille RIVA, universitaire en service civique auprès de la FDC 17 et communiquée aux participants le 12 janvier dernier. La Charente-Maritime est un département sans relief marqué. Elle n’est pas pour autant un département à l’aspect uniforme. On y distingue 6 régions agricoles aux caractéristiques assez différentes, du Marais poitevin au Nord à la Double Saintongeaise au Sud en passant par l’Aunis, les marais de Rochefort et Marennes, la Saintonge agricole et la Saintonge viticole.
« Afin d’établir un indice d’abondance relative de la fouine, nous déclare-t’elle, 49 transects d’échantillonnage longs de 400 mètres et comportant chacun 3 cages pièges, ont été répartis sur les six régions citées ci-dessus. 39 piégeurs agréés, membres de l’AGRP17 ont collaboré avec la FDC17 pour cette opération, autorisée du 15 au 30 octobre 2004. Dans la période durant laquelle se déroulait l’enquête, 25 déclarations de dommages ont été déposées auprès de la FDC17 elles concernent 16 communes. Sur les 25 déclarants, 18 sont des particuliers, 5 des exploitants agricoles et 2 des collectivités locales. Les dégâts les plus onéreux sont ceux qui concernent les murs et les plafonds dégradés par les déjections et la destruction des gaines de ventilation ».

Alors ! la fouine : nuisible ou pas au 1er juillet 2015 ?
La question présente une telle importance que Patrice Varenne, le président de la FDC, a cru devoir évoquer cette affaire devant une chargée de mission de la ministre de l’Environnement et lui adresser un dossier que chacun ici, espère convaincant. L’ensemble des éléments recueillis ont été adressés à la Préfecture de Charente-Maritime pour être joint au dossier justificatif de demande de classement nuisible des espèces endémiques concernant la période 2015/2018.