ACCA-StJean-police

Une ouverture sous haute surveillance

L’ACCA de Saint-Jean-d’Angély a été sous le feu des projecteurs lors de l’ouverture générale.

peine remise sur pied après une troisième procédure de mise sous tutelle (2005, 2012 et de nouveau en 2014), l’association a eu toute les peines du monde à gérer sa séance de délivrance de cartes la veille de l’ouverture. Dans une salle occupée par une vingtaine de chasseurs issus de la communauté des gens du voyage, ses dirigeants ont dû le retour au calme à l’intervention du peloton de gendarmerie du PSIG. Comme par le passé, le chantage pour la délivrance du précieux sésame était au cœur de la polémique, et il a fallu quatre heures pour assurer au final la vente d’une quarantaine de cartes de sociétaires.

Polices mobilisées

Dès le lendemain, l’ouverture a été le théâtre d’une opération de police associant les forces de la gendarmerie aux services de la fédération des chasseurs et de l’ONCFS. Sollicitée en amont par le président fédéral, Patrice Varenne, cette collaboration interservices avait pour but de cibler les contrôles sur plusieurs territoires où les ACCA se plaignaient régulièrement des exactions commises par des chasseurs issus de cette communauté. Dès les premiers coups de feu, le territoire de Saint-Jean fit l’objet d’une intervention prioritaire. Une quinzaine de personnes, dont certaines armées de fusils, se livraient à une véritable battue aux lièvres (alors que l’espèce n’ouvrait qu’en octobre) dans des parcelles de tournesols. L’interdiction de battre un champ avant la récolte ne leur avait pas effleuré l’esprit.

ACCA « du voyage »

Deux lièvres étaient rapidement tués et mis de côté par des enfants. Les services de police sont alors intervenus dans une ambiance très tendue pour les contrôler. Deux chasseurs, non titulaires d’une carte sur l’ACCA, ont ainsi été identifiés et ont fait l’objet d’un rapport d’infraction et les lièvres ont été saisis. Le mercredi suivant, les gendarmes et les agents de développement de la fédération ont aussi verbalisé un « chasseur » qui a tué une hirondelle à proximité d’un centre commercial. Il ne s’attendait pas à ce que les services de police jouent les prolongations après les épisodes du week-end.

Pour le non-respect des règles de sécurité et le tir d’une espèce protégée, il risque de payer le prix fort, la fédération et l’ACCA s’étant constituées partie civile, car il n’avait pas de carte de sociétaire. Son fusil lui a été confisqué sur place par les gendarmes.

Jean-Michel DAPVRIL