Pierre Guillebaud, doyen des chasseur creusois

En décembre 1945, Pierre Guillebaud a obtenu son premier permis de chasser, à l’âge de 21 ans, à son retour d’Algérie. Ce natif de Bonnat est issu d’une grande famille de chasseurs.

Son père, ses trois frères, son beau-frère, ses gendres… Mais sa plus grande fierté, c’est surtout de pouvoir partager des moments de chasse avec ses petits-fils et son arrière petit-fils. Certes, à 93 ans, ce n’est pas simple de suivre son petit-fils Gilles et son arrière petit-fils Lucas, mais avec un temps clément, il passe encore une heure ou deux avec eux et sa chienne Biscotte, son épagneul breton, à la quête du petit gibier. Pierre aime retrouver les autres chasseurs à la « Cahute », lieu de rendez-vous de l’ACC A de Sannat, pour discuter.

Amoureux de la nature
La nature, c’est le fil rouge de la vie de Pierre. À peine son permis de chasse en poche, il trouve du travail l’année suivante en forêt de Châteauroux (Indre) pendant cinq ans. Les trois années suivantes, il les passe dans une carrière avant de devenir ouvrier agricole à Sannat jusqu’à sa retraite. La chasse, loisir familial, correspondait donc tout à fait à son attrait pour les espaces naturels. Avec ses trois ou quatre chiens courants, il a arpenté des années durant les bois d’Evaux-les-Bains à la recherche de lièvres ou de lapins. Puis, il a vu la multiplication du grand gibier dans les forêts creusoises. Les chiens se perdaient souvent en poursuivant les chevreuils ou sangliers. Les colliers de repérage n’existaient pas encore, mais le peu de circulation permettait souvent de retrouver les compagnons de chasse. Pierre est moins adepte de cette chasse aujourd’hui. Il lui préfère la convivialité des battues (renard, chevreuil, sanglier) où il côtoie d’autres générations de chasseurs. Il apprécie particulièrement de faire le pied le matin pour préparer les battues. La saison dernière, il a compté sur son tableau de chasse deux chevreuils et deux renards. Evidemment, il reste très attentif à la nature et à sa chasse de prédilection, celle du petit gibier. Malgré les efforts incessants des chasseurs, l’environnement est de moins en moins favorable à la préservation du petit gibier : haies trop taillées, nuisibles trop nombreux… Et moins de liberté pour les chasseurs, regrette- t-il. Lui qui est issu d’une grande famille de chasseurs ne peut que constater que cette pratique perd des effectifs de génération en génération. Ce qui ne l’empêchera pas de prendre une nouvelle validation les prochaines années !