L’agrainage et la régulation des prédateurs permettent de stabiliser le nombre d’oiseaux.

Faisan de Mandchourie : l’espoir des ACCA

Introduit en Charente-Maritime en 2009, le faisan de Mandchourie trouve, petit-à-petit, sa place sur ses territoires d’accueil. Cet oiseau très farouche fait l’objet d’un suivi attentif de la Fédération des chasseurs, et de toutes les attentions des ACCA où il a été implanté. Sur les territoires conventionnés, sa chasse est suspendue le temps de la reconquête.

Un projet audacieux
C’est un oiseau hors du commun. Très volant, difficile à approcher, le faisan de Mandchourie est un gibier de choix. On pourrait même dire un gibier de roi si ce titre n’était pas déjà attribué à la perdrix royale. Déjà il n’est pas facile de se procurer des poussins, et l’élevage en faisanderie fait l’objet d’un protocole strict contrôlé par le service technique de la Fédération. Les oiseaux sont lâchés à l’âge de dix à douze semaines dans des territoires déterminés comme propices à leur fixation et au développement de leur population.

Des ACCA motivées
À ce jour, treize ACCA et une chasse privée se sont dites intéressées par cette introduction. Elles ont signé avec la Fédération des chasseurs une convention de gestion approuvée par le préfet. Parmi elles, l’ACC A de Saint-Savinien, la quatrième en surface du département : 4 600 hectares dont 630 en réserve, 170 chasseurs pour une population de gibier très variée sur un biotope qui l’est aussi. La mise en place en place des premiers oiseaux s’est effectuée à l’été 2009, avec l’aide et les conseils de Marc Perrot, technicien cynégétique en charge du programme « Faisan de Mandchourie » à la Fédération.

Qu’en est-il aujourd’hui ?
Certaines ACCA ont pris leurs distances avec le projet. Mais, heureusement d’autres persistent. À Saint-Savinien, depuis 2009, des faisans mandchous sont introduits chaque été. L’agrainage et la régulation des prédateurs, spécialement le renard, permettant de stabiliser le nombre d’oiseaux voire de l’augmenter légèrement. Les comptages des coqs chanteurs le prouvent. Cette année la reproduction a été bonne, et le temps favorable aux couvées. Selon Loïc Soleil, président de l’ACCA depuis 11 ans, ses troupes continuent à être motivées par cette opération. Bien que les membres actifs soient un peu moins nombreux, le projet a été reconduit en 2015, en AG, pour cinq ans. Le but étant d’arriver, au terme du contrat, à prélever un ou deux faisans par chasseur, avec bracelet. Sachant que la moitié des adhérents ne tirent pas le petit gibier.

Cette opération prouve que les chasseurs engagés dans cette opération ne doivent pas se décourager. Faisans obscurs ou perdrix permettent de mettre des oiseaux au tableau. Et il n’est pas interdit de faire travailler son chien sur un mandchou, sans tirer bien sûr. C’est une question de respect des engagements pris.