Rencontres Saint-Hubert : le petit gibier à l’honneur

Les dernières rencontres régionales Saint-Hubert ont permis de mettre en avant la chasse au petit gibier… avec, à la clé, une qualification pour la finale nationale à Reims.

Une nouvelle fois, la Creuse a accueilli une compétition régionale Centre-ouest Massif central qui a été l’occasion de mettre en évidence l’osmose existante entre le chasseur et son chien. En novembre dernier, le parc de chasse de Favant a permis aux éleveurs Nicolas et Diane Bournisien d’organiser les rencontres Saint-Hubert, avec le concours de la Fédération des Chasseurs de la Creuse et les ACC A de Lépaud et Verneiges.

Cette compétition est axée sur la chasse au petit gibier, dans un esprit de fair-play incontestable. Les chasseurs et leurs chiens ont démontré leur symbiose pour atteindre leur objectif. C’est précisément cette interaction, ainsi que l’esprit de respect du chasseur, que valorisent les Rencontres Saint-Hubert. Les lauréats de chaque catégorie ont gagné le privilège de défendre leurs chances lors de la finale nationale à Reims, fin décembre.

Les résultats
– En chasseresse Trialisante :
Aurélie Rousseau avec Irish Coffee des Pralines d’aubejoux, setter gordon
– En chasseresse :
Alice Tonnelier avec Lexie des Feux Mignons, braque Saint-Germain
– En chasseur chien d’arrêt :
Christian Croizet avec Frany, épagneul breton
– En chasseur chien d’arrêt Trialisant :
Christian Icher avec Gwenn de Rozenn Brug, épagneul breton
– En chasseur Spaniel :
Yohann Poquin avec Ithaque de la Vallée du Pairon, springer anglais
– En chasseur Spaniel Trialisant :
Patrick Degaudens avec Ginger Babe, springer anglais
– En junior :
Antonin Pelletier avec Izarra de Laugusson, setter anglais

Pierre Guillebaud, doyen des chasseur creusois

En décembre 1945, Pierre Guillebaud a obtenu son premier permis de chasser, à l’âge de 21 ans, à son retour d’Algérie. Ce natif de Bonnat est issu d’une grande famille de chasseurs.

Son père, ses trois frères, son beau-frère, ses gendres… Mais sa plus grande fierté, c’est surtout de pouvoir partager des moments de chasse avec ses petits-fils et son arrière petit-fils. Certes, à 93 ans, ce n’est pas simple de suivre son petit-fils Gilles et son arrière petit-fils Lucas, mais avec un temps clément, il passe encore une heure ou deux avec eux et sa chienne Biscotte, son épagneul breton, à la quête du petit gibier. Pierre aime retrouver les autres chasseurs à la « Cahute », lieu de rendez-vous de l’ACC A de Sannat, pour discuter.

Amoureux de la nature
La nature, c’est le fil rouge de la vie de Pierre. À peine son permis de chasse en poche, il trouve du travail l’année suivante en forêt de Châteauroux (Indre) pendant cinq ans. Les trois années suivantes, il les passe dans une carrière avant de devenir ouvrier agricole à Sannat jusqu’à sa retraite. La chasse, loisir familial, correspondait donc tout à fait à son attrait pour les espaces naturels. Avec ses trois ou quatre chiens courants, il a arpenté des années durant les bois d’Evaux-les-Bains à la recherche de lièvres ou de lapins. Puis, il a vu la multiplication du grand gibier dans les forêts creusoises. Les chiens se perdaient souvent en poursuivant les chevreuils ou sangliers. Les colliers de repérage n’existaient pas encore, mais le peu de circulation permettait souvent de retrouver les compagnons de chasse. Pierre est moins adepte de cette chasse aujourd’hui. Il lui préfère la convivialité des battues (renard, chevreuil, sanglier) où il côtoie d’autres générations de chasseurs. Il apprécie particulièrement de faire le pied le matin pour préparer les battues. La saison dernière, il a compté sur son tableau de chasse deux chevreuils et deux renards. Evidemment, il reste très attentif à la nature et à sa chasse de prédilection, celle du petit gibier. Malgré les efforts incessants des chasseurs, l’environnement est de moins en moins favorable à la préservation du petit gibier : haies trop taillées, nuisibles trop nombreux… Et moins de liberté pour les chasseurs, regrette- t-il. Lui qui est issu d’une grande famille de chasseurs ne peut que constater que cette pratique perd des effectifs de génération en génération. Ce qui ne l’empêchera pas de prendre une nouvelle validation les prochaines années !

La chasse « pour de vrai » !

La Fédération des Chasseurs de la Creuse a organisé sa seconde édition de l’opération « Un dimanche à la chasse » où des non-initiés découvrent cette activité lors d’une battue.

Titouan a 17 ans et au lycée, ses copains évoquent la chasse devant lui. Un monde qui lui est totalement étranger. Le jeune homme de Limoges a le réflexe des gens de son âge… Le clavier d’ordinateur et internet. Il a ainsi pu voir des vidéos de chasse sur le net et surtout, il a trouvé un bon moyen de tester son nouveau centre d’intérêt. Dans son département voisin, en Creuse, la Fédération des Chasseurs organise une opération un peu particulière, « Un dimanche à la chasse ».

Cette initiative permet aux non-chasseurs de participer, en l’espèce, à une battue avec des chasseurs. C’est l’occasion idéale et Titouan mobilise toute sa famille. Au final, sur l’ACCA de Marsac, ils sont six non-chasseurs venus découvrir cette pratique, accueillis par Claire Thieriot, administratrice et organisatrice de la manifestation. L’expérience a, semble-t-il, conforté le jeune limousin dans sa volonté de chasser et il passera le permis prochainement.

Une trentaine de participants
En tout, ils étaient une trentaine de personnes à passer « Un dimanche à la chasse », sur les territoires de Châtelus-le-Marcheix, Marsac, Reterre, Toulx-Sainte-Croix, Mérinchal, Gioux, Saint-Agnant de Versillat. Les chasseurs étaient les ambassadeurs de leur loisir de prédilection, en montrant tous les aspects d’une battue. Les indices de présence des animaux, les races de chiens, les armes, la traque, la venaison sans oublier la sécurité, ont été autant d’éléments expliqués aux invités du jour.

Cette journée de rencontres et de partage s’est terminée par un verre de l’amitié, un casse-croûte et des terrines offertes par un partenaire. Les participants ont été ravis de ce dimanche à la chasse.

Alliance pour la biodiversité

En finançant la mise en place de cultures intermédiaires, la Fédération départementale des chasseurs de la Creuse aide la petite faune sauvage à se développer.

L’implantation de cultures intermédiaires présente des intérêts environnementaux (protection des eaux contre les fuites de nitrates et des sols contre l’érosion) et agronomiques (restitution d’azote et d’autres éléments minéraux à la culture suivante, apport de matière organique, stimulation de l’activité biologique des sols, diversification de la rotation, rupture des cycles de maladies et de ravageurs,
etc.) indéniables. En automne-hiver, à une période de l’année où les couverts se font rares (céréales récoltées, cultures d’hiver peu développées), les intercultures présentent un fort intérêt pour la faune sauvage. Refuges pour la petite faune de plaine (perdrix, faisans, lièvres, alouettes) et sources alimentaires (végétaux, graines, nectar, pollen et insectes), elles sont aussi favorables aux insectes auxiliaires des cultures tels que les carabes ou les insectes pollinisateurs.

Après un travail conjoint entre les techniciens de la Chambre d’agriculture de la Creuse et ceux de la Fédération des chasseurs, le mélange proposé cette année est composé de 10 kg de vesce commune, 10 kg d’avoine diploïde, 2.5 kg de phacélie et 2.5 kg de moutarde blanche par hectare. Ce mélange, qui a déjà été testé, fonctionne très bien et apporte des bénéfices tant agronomiques que faunistiques.

Les crucifères comme la moutarde procurent au couvert un développement rapide. Ils permettent aussi de piéger les nitrates et ont un rôle important dans la structuration du sol. L’introduction d’avoine et de vesce génère une véritable source d’alimentation pour la petite faune de plaine. En plus, la vesce a un intérêt particulier puisqu’elle est capable de piéger l’azote de l’air (fixation symbiotique) pour le rendre assimilable par les plantes. Enfin, la phacélie est appréciée pour son caractère mellifère qui la rend très attractive pour tous les insectes butineurs.

Concrètement, la Fédération des chasseurs de la Creuse fournira aux agriculteurs la semence pour mettre en place des intercultures. En contrepartie, les agriculteurs s’engagent à ne pas détruire le couvert avant le 15 février. Ce dispositif est cofinancé par la Région Nouvelle Aquitaine ainsi que par la Fédération des chasseurs et ACCA ou Chasse privée concernée.

  • Pour tout renseignement, contacter la Fédération départementale des chasseurs de la Creuse, au 05 55 52 17 31 ou fdc23@wanadoo.fr

Sanglier : un trophée classé médaille d’or

Philippe Volondat n’est pas prêt d’oublier ce jour d’octobre. Avec son équipe, il a tué un sanglier de 170 kg, dont l’âge a été estimé à 10 ans. Mais, au delà du poids déjà remarquable, ce qui distingue cette prise de choix est son trophée.

Dès qu’il a vu ses défenses, Philippe Volondat a su qu’il avait réalisé une chasse exceptionnelle. Alors, il a réalisé les démarches pour enregistrer son trophée. Les résultats lui ont donné raison. Après analyse, les défenses et les grès du sanglier ont été classés médaille d’or au niveau national, à quelques points seulement du niveau exceptionnel. Son trophée se classera dans le top 50 des prises de tous les temps en France, certainement autour de la 23-24e place.

Chabatz d’entrar !

« Chabatz d’entrar », finissez d’entrer, c’est le dicton limousin porté en étendard. Dans cet esprit, la Fédération des chasseurs de la Creuse a mis en place toute une série de mesures pour inciter à la pratique de la chasse.

La Creuse compte 7 000 chasseurs mais en a perdu 1 300 en moins de 10 ans… Avec une telle baisse, l’assemblée générale de la Fédération des chasseurs aurait pu se tenir dans une ambiance de morosité, mi-avril. Pourtant, ces passionnés n’entendent pas en rester à ces seuls chiffres. Loin de se contenter de ce constat commun à toute la France, la Fédération creusoise a choisi le volontarisme pour inverser la tendance. Plusieurs mesures incitatives ont été adoptées. Notant le succès du Permis à zéro euro initié par le voisin hautviennois, la structure cynégétique creusoise a décidé à son tour de se lancer dans l’aventure. Le permis à zéro euro, plébiscité lors des réunions de pays, sera opérationnel au 1er janvier 2018.

Biodiversité : donner du sens à la plantation de haies

A Maison-Feyne, des enfants, lycéens et chasseurs ont planté des haies sur une parcelle agricole.

Un projet pédagogique qui renoue avec un paysage bocager limousin. La vingtaine d’enfants de la petite école primaire de Maison-Feyne, au nord de la Creuse ont planté des haies sur un terrain préparé par leurs aînés de Terminale du lycée agricole d’Ahun, également présents. Romain Gautier, animateur nature de l’association Prom’haies, les encadrait pour faire de ce moment un instant particulier et solennel.