Pour 2018-2019, les blocs pulmonaires de 64 chevreuils et 23 cerfs ont été examinés. Tous les résultats sont négatifs.

La Creuse épargnée par la tuberculose

Par leurs prélèvements effectués sur les animaux, les chasseurs participent activement à la connaissance de l’état de santé de la faune sauvage. En Creuse, les résultats sont très rassurants concernant la tuberculose mais la brucellose porcine persiste.

Une carte de France de la situation épidémiologique de la faune sauvage atteinte de la tuberculose bovine montre que l’Hexagone est relativement épargné… sauf en Nouvelle-Aquitaine ! 85% des cas sont concentrés dans cette seule (vaste) région. Pourtant, deux départements résistent : la Gironde et la Creuse, classés en niveau 1. Cet état des lieux ne pourrait être possible sans le concours des chasseurs qui réalisent des prélèvements sur les animaux tués. Ces prélèvements sont réalisés tous les trois ans sur les blaireaux, les cerfs et les chevreuils. Des examens ont été effectués sur 58 blaireaux la campagne passée avec des résultats négatifs. Pour 2018-2019, les blocs pulmonaires de 64 chevreuils et 23 cerfs ont été examinés. Tous les résultats sont négatifs.

La brucellose porcine persiste chez les sangliers
Afin de prévenir les contaminations entre élevage de porcs et faune sauvage, la brucellose porcine fait toujours l’objet d’une attention particulière chez les sangliers. Ainsi, des prélèvements sur 31 sangliers ont été réalisés, il en ressort un taux de positifs de 30 %. En la matière, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Les fluctuations sont assez fortes. La prévalence était de 47 % en 2001-2002, 22 % en 2006-2007, 23 % en 2009-2010, 7 % en 2012-2013 et 47 % en 2015-2016. Les résultats de cette campagne confirment la circulation de la brucellose porcine chez les sangliers. Les mesures spécifiques de protection des élevages de porcs et de sangliers sont donc à poursuivre de manière aussi drastique, en particulier la mise en place des mesures de biosécurité. Les précautions lors de la manipulation des sangliers abattus restent essentielles

Poursuivre la prévention
Le suivi sanitaire en Creuse ne se limitera pas à ces deux maladies. Le groupe de travail, composé de la DDCSPP23, du LDA d’Ajain, de GDS Creuse et de la Fédération départementale des chasseurs (FDC) de la Creuse, a décidé de continuer les investigations sur plusieurs axes. En 2019-2020, pour les sangliers, du fait des obligations réglementaires relatives à leur consommation lors des repas de chasse, la recherche de la trichine se poursuit. Dans le cadre du suivi triennal, les suivis parasitaires vont être reconduits chez les chevreuils et cerfs, et la maladie des muqueuses ou BVD va être recherchée chez le chevreuil. Rappelons que les précédents sondages avaient montré l’absence du virus BVD sur les chevreuils.

Le groupe de travail va aussi porter une vigilance spéciale sur la peste porcine africaine. Sans danger pour l’homme, cette maladie produit des ravages dans les élevages de porcs et chez les sangliers… d’autant qu’aucun vaccin n’existe à ce jour pour l’endiguer. La peste porcine africaine sévit en Belgique mais aussi dans de nombreux pays à l’est de l’Union européenne et en Asie.

Delphine Cordaz