Photo :  Twitter Le Courrier Picard

Cerf abattu : le maître d’équipage dans le viseur des anti-chasse

Le cerf abattu le 21 octobre dernier à la Croix St Ouen, dans le jardin d’un particulier, créé une levée de bouclier des anti-chasse. Alain Drach, le maître d’équipage chargé d’abattre l’animal, subit de lourdes accusations et de nombreuses menaces de mort.

Un cerf a été abattu lors d’une chasse à courre de l’Equipage « La Futaie des Amis » en forêt de Compiègne le samedi 21 octobre dernier à la Croix St Ouen, dans le jardin d’un particulier. Sans être poursuivi par les chasseurs, le cerf s’était retrouvé dans l’allée d’un pavillon. Selon les premiers éléments d’information, Alain Drach, maître d’équipage et président de « La Futaie des Amis », avait la volonté de gracier l’animal et a tenté de le faire sortir de la propriété avec l’aide des gendarmes. Néanmoins, face au comportement de plus en plus agressif de ce cerf blessé et à l’impossibilité de le faire regagner la forêt, les gendarmes ont décidé de le faire abattre et ce, pour des raisons évidentes de sécurité. La propriétaire, absente ce jour là, a été contactée par la gendarmerie et a donné son accord pour entrer dans sa propriété afin de mettre fin à cette affaire.

Alain Drach a alors dû exercer son droit de suite. Ce droit de suite autorise un chasseur à achever un animal mortellement blessé même sur le terrain d’autrui, s’il a prévenu le propriétaire. Depuis Alain Drach a reçu plus de 250 menaces de mort.

Réactions :

Fédération des Chasseurs de l’Oise :

 « Si la Fédération des chasseurs a conscience de l’émoi que peut provoquer un tel acte, elle tient à préciser que l’organisation de cette chasse à courre s’est déroulée dans les règles conformes de la chasse et que l’animal a été abattu sous l’autorité de la gendarmerie nationale pour des raisons de sécurité. Face aux lourdes accusations portées à l’égard du maître d’équipage, celui-ci va porter plainte. La Fédération des chasseurs condamne par ailleurs les nombreuses menaces de mort auxquelles il doit faire face.»

Pierre Deboisguibert, responsable de la Société de vènerie, dans Le Parisien :

« Lorsque malheureusement un animal se réfugie sur une propriété privée, les règles sont d’une clarté limpide (…) Les chiens sont rappelés et on prévient les forces de l’ordre. Les gendarmes doivent ensuite entrer en contact avec les propriétaires des lieux qui doivent prendre une décision. (…) La Société de Vènerie a dès lundi matin lancé une enquête (…) afin de connaître le détail exact des événements (…). Au vu du rapport qui sera effectué dans les 48 heures, elle décidera de la suite éventuelle à donner. En cas de manquements au règlement intérieur des veneurs, elle convoquera la commission disciplinaire avant la fin de la semaine. »

Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) :

« Pour le moment, la Fédération Nationale des Chasseurs attend les éléments de la gendarmerie qui permettront de faire l’éclairage sur les circonstances exactes de l’événement qui s’est déroulé ce week-end. (…) Il apparaît que l’auteur des faits ait reçu plusieurs centaines de menaces de mort à la suite de cet épisode. Des propos, diffamatoires et appelant à la violence à son égard, ont également été diffusés via les réseaux sociaux. La FNC s’associe à la Fédération départementale des chasseurs de l’Oise pour appeler au calme et à la sérénité et demande de retrouver un climat apaisé et tolérant au sein du département. Nous demandons également que les anti-chasses n’attisent pas les tensions locales en publiant des propos violents, humiliants ou visant directement la culpabilité du chasseur au cœur de cette affaire. »

Thierry Coste, conseiller à la FNC, sur RMC :

« Les faits peuvent porter à confusion mais soyons réalistes, les veneurs ne chassent pas avec un fusil. Ils poursuivent un animal et effectivement le pavillon où se trouvait le cerf est un territoire qui était, avant, un territoire de chasse. (…) La règle dans ces cas là, c’est toujours de faire en sorte que l’animal soit gracié et de l’écarter. Le seul problème c’est que le cerf n’a pas voulu sortir. Ils sont partis sans armes, avec les gendarmes pour tenter de le faire sortir. S’ils ouvraient le portail, il partait dans la rue. Donc ils ont décidé de l’abattre, ils auraient pu décider de l’anesthésier. L’objectif c’était de le gracier. C’est toujours ce que font les veneurs dans ces cas-là. »

Liens :
https://lc.cx/NxV2
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(Photo : Twitter Le Courrier Picard)