Jean-Marc Desbieys, président du CNB40,
avec sa chienne Fidji

Bécasse : le carnet numérique à l’essai

Dans le cadre de la gestion adaptative des espèces, les chasseurs landais testent le carnet numérique pour la bécasse. Premières impressions…

Dans une poche du veston, le traditionnel carnet de prélèvement en papier avec ses languettes adhésives pour marquer la bécasse à une patte, sitôt prélevée. Dans une autre, le smartphone avec l’application ChassAdapt. L’un venant en complément de l’autre.

Depuis l’arrivée des premières bécasses sur le littoral, fin octobre, Jean-Marc Desbieys, président du Club National des Bécassiers (CNB ) des Landes, fait partie des 150 chasseurs volontaires du département qui testent l’application. « Après une utilisation régulière sur le terrain, je suis satisfait des résultats, confie Jean-Marc Desbieys. Son interface conviviale et sa facilité d’usage en font un bon outil pour le chasseur de bécasses. En temps réel, il garde en mémoire l’historique des captures et propose de suivre l’importance des prélèvements par rapport au Prélèvement maximum autorisé au niveau national. Par ailleurs, le carnet numérique peut générer pour chaque oiseau capturé un QR code permettant le contrôle du chasseur par les services de la police de la chasse ».

Les chasseurs landais comme ceux de la Côte d’Or, de l’Ille-et-Vilaine, de la Loire, du Pas-de-Calais, des Pyrénées-Orientales et de Seine-Maritime sont les « pilotes » de l’opération proposée par la Fédération nationale des chasseurs (FNC) dans le cadre de la gestion adaptative des espèces voulue par le président de la République Emmanuel Macron.

Enregistrement en temps réel
Le caractère sacré de la bécasse justifie, en effet, une gestion particulière. « Nous nous sommes battus pour le PMA, pour le carnet de prélèvement et son retour vers les fédérations et sa relecture », rappelle Jean-Marc Desbieys, passionné depuis son plus jeune âge par l’oiseau mythique. Le président du CNB 40 met toutefois un « bémol » à l’application ChassAdapt. « Et il n’est pas de moindre importance, dit-il. Le chasseur doit avoir un smartphone ou un iPhone et maîtriser son usage, ce qui reste un frein important pour sa vulgarisation ».

L’application permet d’enregistrer en temps réel les prélèvements, même si la connexion au réseau est absente, ce qui est un atout. Elle permet aussi de suivre l’évolution des quotas nationaux. Le remplacement du carnet de prélèvement sous sa forme papier par le carnet numérique pourrait faire également gagner beaucoup de temps aux responsables cynégétiques qui effectuent le dépouillement des carnets retournés à la fin de la saison de chasse. Ce qui n’est pas, non plus, négligeable.

Jean-Michel Desplos