Audrey Blanchart aux côtés de son chien Nelson

Audrey Blanchart recherche les animaux blessés

Membre de l’Union nationale pour l’utilisation de chiens de Rouge, Audrey Blanchart conduit Nelson, un Rouge de Bavière. Les chasseurs peuvent faire appel à ses services pour retrouver un sanglier, un chevreuil ou un cerf blessé.

Elles sont très peu en France à s’adonner à la recherche au sang. La discipline, méconnue, exige beaucoup de travail. Une relation étroite entre le maître et son chien. Audrey Blanchart habite Caze-Mondenard, dans le Tarn-et-Garonne, en bordure du Quercy-Blanc. Avec son équipe, elle se déplace dans les départements voisins mais aussi dans la région des Corbières (Aude) pour aider à retrouver un animal blessé ou mort.

Audrey Blanchart a passé l’épreuve de conducteur en juin dernier. Elle est encore sous le parrainage d’un conducteur aguerri. Mais comment vient-on à une t-elle discipline ? Après 25 années d’équitation et de compétition au plus haut niveau, Audrey Blanchart a arrêté en 2014 après un accident de cheval et en raison de son activité professionnelle. Cette sportive s’est alors demandé vers quel loisir s’orienter. Avec son compagnon, elle s’est dirigée vers la chasse. Elle a effectué des sorties avec des piqueurs lors de battues au sanglier. « J’ai vu dans un premier temps le travail du chien courant et j’ai connu l’UNUCR du Tarn-et-Garonne par l’intermédiaire de Didier de Caunes », confie-t-elle. « Je l’ai accompagné toute une saison. La recherche au sang m’a vraiment plu et j’ai fait l’acquisition d’un chiot. J’ai assuré son éducation pendant un an pour passer l’épreuve et me parfaire maintenant ».

Sanglier, cerf puis chevreuil
Un animal blessé, quel qu’il soit, qui s’enfuit n’est jamais satisfaisant pour un chasseur. C’est même contraire à l’éthique de la chasse au grand gibier exigeant que l’on recherche systématiquement un animal blessé. « Nous devons éviter que l’animal blessé souffre », insiste Audrey Blanchart. « Les meilleures chances pour retrouver un animal sont très souvent obtenues grâce au concours de chiens spécialisés menés par des conducteurs formés et expérimentés ». Le conducteur travaille en général sur des voies froides. « On attend 2 heures pour les chevreuils et 4 heures pour les sangliers. Il ne faut pas que le chien devienne un chasseur mais qu’il respecte la voie ».

Dans le cadre de l’initiation, le chien effectue ses premières recherches à partir de peau et de pieds de sangliers. « On le met au sanglier et au cerf puis le chien passe au chevreuil car il aime bien cette voie plus sucrée », précise la conductrice qui intervient une fois la battue terminée. « Les animaux blessés par des balles de haut de queue ou de mâchoire sont plus compliqués à retrouver car ils peuvent faire plusieurs kilomètres. Et nous avons le moins de résultat avec les balles d’apophise». Y-a-t-il des risques quand le conducteur et le chien font face à un animal blessé? « Certains conducteurs travaillent uniquement en longe avec des teckels », répond Audrey Blanchart qui a effectué ses trois premières recherches cette année dans le département des Landes. « J’en garde un bon souvenir. Le biotope est beaucoup plus serré que celui du Tarn-et-Garonne par exemple. La première recherche était sur sanglier, ensuite les deux autres sur chevreuil. Les cinq premières recherches au naturel pour un jeune chien sont très importantes pour lui ». Le conducteur ou conductrice doit faire preuve de passion et de pugnacité pour parvenir à un excellent dressage de son auxiliaire.

Jusqu’à aujourd’hui, trop peu de chasseurs font appel à l’UNUCR. Lors de la saison 2016-2017, au plan national, les conducteurs ont effectué en moyenne deux recherches par semaines pour ceux qui sortaient le plus.
– Pour contacter Audrey Blanchart : 06 46 60 37 23

Jean-Michel DESPLOS