Les étudiants du lycée agricole de Melle étaient nombreux : une source d’espoir.

Agriculture et biodiversité : des défis à relever

Amphithéâtre archi plein au lycée agricole de Melle pour le colloque agriculture et biodiversité en Nouvelle-Aquitaine organisé par la Chambre régionale d’agriculture et la Fédération Régionale des Chasseurs.

Le sujet suscite beaucoup d’intérêt. « Car nous sommes dans une thématique d’urgence », affirmait en conclusion de la journée le chercheur du CNRS Vincent Bretagnolle. « La biodiversité a connu en 25 ans un véritable effondrement en milieu agricole ». Un constat indiscutable. Mais les organisateurs du colloque se sont attachés à mettre justement en valeur les actions engagées pour faire évoluer la situation. On a présenté en particulier celles menées dans le cadre du programme Agrifaune. Plus d’un million d’euros ont été investis dans la région pour ces actions destinées à la prise en compte de la faune sauvage au sein d’une agriculture économiquement viable. « Nous continuerons à soutenir Agrifaune car la Région Nouvelle-Aquitaine veut protéger sans sanctuariser, développer la filière bio », affirmait Henri Sabarot au nom du conseil régional.

Le colloque a permis aussi de découvrir les autres travaux menés dans le cadre des fermes « Dephy », « 30 000 », mais aussi ces actions « de terrain », l’entretien des chemins ruraux, la mise en place de bandes enherbées, de couverts floristiques, d’inter-rangs dans les vignes. On agit en faveur des auxiliaires de cultures, des pollinisateurs. « Nous sommes vraiment engagés dans la démarche », soulignait Luc Servant, premier vice-président de la Chambre régionale d’agriculture, « mais il faudrait que ce soit reconnu. En fait, l’agriculteur doit faire face aux contraintes administratives et il fait quand même l’objet des critiques de la société ». Il se doit aussi, évidemment, de dégager un résultat sur son exploitation. Les défis ne manquent pas ! Pour les relever, la présence de très nombreux apprenants du lycée agricole de Melle (converti en bio) était un vrai motif d’espoir. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps !